Deux résidants de la métropole, Andrew Barera et Michael Joey D’Opera, ont été condamnés respectivement à des peines de trois ans et de deux ans et demi de pénitencier, lundi après-midi au palais de justice de Montréal.

Barera, 37 ans, et D’Opera, 28 ans, ont respectivement, en octobre dernier, plaidé coupable à des chefs de recyclage des produits de la criminalité et de possession de deux pistolets et d’un silencieux.

Barera, un gérant de bar, et D’Opera, un technicien informatique, ont été arrêtés en 2021 à l’issue d’une importante enquête de l’Unité mixte d’enquête sur les produits de la criminalité de la Division C (Québec) de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Michael Joey D’Opera

L’enquête, baptisée Carnet, a débuté en mars 2020 par une demande d’assistance de la Drug Enforcement Administration (DEA) de la région de Boston, aux États-Unis, qui devait cueillir de l’argent d’un homme de Laval pour ensuite le transférer à un groupe d’exportateurs de cocaïne de la Colombie.

Le 13 mars 2020, jour du déclenchement des mesures d’urgence contre la pandémie de COVID-19 au Québec, un agent d’infiltration de la GRC a rencontré le résidant de Laval qui lui a remis 560 000 $ en argent.

Après la transaction, les enquêteurs de la GRC ont commencé à suivre le Lavallois qui les a menés à Andrew Barera. La filature sur ce dernier a ensuite conduit les policiers sur la rue Saint-Louis dans l’arrondissement de Saint-Laurent, dans le nord de Montréal, dans un condo à peine meublé, où ne se trouvait aucune nourriture ni aucun vêtement.

En effectuant une entrée subreptice dans le condo, ils ont trouvé une somme d’environ 120 000 $ et des calepins dans lesquels étaient inscrits des dates et des montants de transactions totalisant 18 millions en dix mois.

PHOTOS TIRÉES D’UN DOCUMENT JUDICIAIRE

Une partie de l’argent et de la comptabilité photographiés par les enquêteurs dans le condo de la rue Saint-Louis, à Montréal

Plus tard, les limiers ont trouvé les deux pistolets et le silencieux pour la possession desquels D’Opera s’est reconnu coupable. Une somme de 46 000 $ a aussi été saisie.

PHOTO COURTOISIE

Un des pistolets saisis par les enquêteurs de la GRC

Émouvantes séparations

« Les accusés ont plaidé coupables à la première occasion et évitent ainsi la tenue d’un long procès », a brièvement plaidé le procureur fédéral Me Philippe Legault en annonçant au juge Pierre Dupras de la Cour du Québec que la poursuite et la défense se sont entendues sur des suggestions communes pour les deux accusés.

Barera et D’Opera n’ont pas d’autres antécédents criminels.

Portant chacun un sac d’effets personnels, escortés et menottés par les constables spéciaux, ils ont salué plusieurs membres de leur famille respective présents dans la salle avant de prendre le chemin de la détention.

La somme saisie de 46 000 $ a été confisquée aux profits du Procureur général du Canada. Les deux pistolets et le silencieux ont été confisqués pour destruction.

D’Opéra fait maintenant l’objet d’une ordonnance lui interdisant de posséder une arme à feu.

Le condo où l’argent et d’autres objets ont été trouvés n’a pas été bloqué, car il appartient à un tiers innocent.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.