Le sergent Éric Deslauriers, accusé d’avoir tiré sur un adolescent il y a neuf ans, a été acquitté mardi matin au palais de justice de Saint-Jérôme au terme d’un second procès.

Le deuxième procès d’Éric Deslauriers avait débuté l’automne dernier à Saint-Jérôme, cinq ans et demi après le premier. Le sergent de la Sûreté du Québec (SQ) était alors accusé d’avoir causé la mort d’un adolescent en lui tirant dessus lors d’une opération policière survenue dans le stationnement de la polyvalente de Sainte-Adèle.

« L’accusé reconnaît avoir fait feu sur la victime, mais prétend qu’il était justifié de le faire pour se protéger », selon le jugement rendu public mardi matin.

Le 22 janvier 2014, le policier avait localisé une voiture volée dans le stationnement de l’école et cherchait à empêcher l’automobiliste de fuir.

Un témoin avait raconté au premier procès que la victime avait fait vrombir son moteur à plusieurs reprises en regardant Éric Deslauriers. Ce dernier aurait alors demandé au chauffard de lever ses mains à trois reprises. Croyant que l’adolescent avait obtempéré, le policier se serait alors approché de lui. Mais lorsqu’il se trouvait à quelques mètres du véhicule, l’adolescent aurait appuyé sur la pédale d’accélérateur.

M. Deslauriers avait tiré deux projectiles vers le jeune de 17 ans.

En droit d’agir

Le tribunal a finalement conclu qu’il était justifié pour le policier de faire feu sur la jeune victime. Éric Deslauriers « n’aurait pas commis d’acte illégal, car il était en droit d’agir », explique le juge Éric Côté dans sa décision. L’agent de la paix a utilisé, selon le tribunal, la force nécessaire pour se protéger alors qu’il croyait que sa sécurité était menacée par le jeune conducteur, qu’on ne peut nommer en vertu d’une ordonnance de la cour.

Rappelons que le policier de 50 ans avait été reconnu coupable d’homicide involontaire par la juge Joëlle Roy, puis condamné à quatre ans de pénitencier en 2018. C’est deux ans après cette sentence que la Cour d’appel du Québec avait ordonné la tenue d’un nouveau procès en mars 2020, reprochant à la juge Roy d’avoir brossé un portrait « déraisonnable » des évènements et d’avoir exclu d’importants éléments de preuve.

M. Deslauriers était défendu par MNadine Touma et MStéphanie Lozeau. MMarie-Claude Bourassa et MIsabelle Bouchard représentaient le ministère public dans ce dossier.

Avec Louis-Samuel Perron, La Presse