Des pilules et une carabine sont sur la table. Denis Leblanc est visiblement perturbé et refuse de rendre son arme. Ses propos sont inquiétants. « Si ce sont des femmes qui passent dans la ruelle, je vais tirer les femmes », lance-t-il. Quelques minutes plus tard, l’homme de 63 ans abat ses deux sœurs, arrivées par la ruelle.

C’est la scène troublante qu’a racontée au jury Denis Poirier, une connaissance de longue date de l’accusé, au quatrième jour du procès. Denis Leblanc est accusé des meurtres prémédités de ses sœurs Diane et Sylvie Leblanc, ainsi que de tentatives de meurtre contre sa voisine Lina Petrilli et deux policiers. Selon la théorie de la Couronne, Denis Leblanc voulait faire un « carnage » ce jour-là en tuant des policières.

« J’ai voulu lui enlever la carabine, parce que pour moi, il allait faire un malheur », a dit au jury Denis Poirier. Le témoin connaît Denis Leblanc depuis des décennies. Il a longtemps été son voisin et connaissait les parents de l’accusé. D’ailleurs, quand Denis Leblanc était perturbé, Denis Poirier avait l’habitude de demander à sa femme d’appeler la mère de l’accusé.

« Je l’ai trouvé bien perturbé »

Ce matin d’octobre 2020, Denis Poirier reçoit l’appel de Denis Leblanc. « Je l’ai trouvé bien perturbé », témoigne-t-il. Il demande alors à sa femme d’appeler la mère de Leblanc. Quand il se rend chez l’accusé, Denis Poirier aperçoit une bouteille de gin, une dizaine de pots de pilules et, surtout, une carabine sur la table. Denis Leblanc tient des propos inquiétants.

  • Des armes de chasse et des munitions ont été retrouvées par la police dans l’appartement de Denis Leblanc.

    PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

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  • Des armes de chasse et des munitions ont été retrouvées par la police dans l’appartement de Denis Leblanc.

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  • L’appartement de Denis Leblanc

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    L’appartement de Denis Leblanc

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Denis Poirier demande à l’accusé de lui donner son arme à feu, mais Denis Leblanc refuse. Il refuse aussi de lui donner ses pilules. Le témoin réalise alors que si l’accusé se dit prêt à tirer sur les policiers, « il peut [le] tirer aussi ». Même s’il n’a « peur de personne dans la vie », Denis Poirier a eu « un peu » peur à ce moment-là.

Mais pourquoi n’a-t-il pas prévenu la police ? lui a demandé l’avocat de la défense, MAlexandre Garel. « C’est à sa mère [de le faire] ; moi, je suis un voisin, je ne suis pas son père », s’est défendu le témoin.

« Il parlait de ses deux sœurs comme ses deux amours », a témoigné Denis Poirier, qui ne croyait pas que son ami puisse les tuer.

D’ailleurs, lorsque les deux sœurs de l’accusé sont arrivées par la ruelle, Denis Poirier a quitté les lieux. Il ne se doutait pas alors que le pire allait survenir quelques secondes plus tard. Selon un autre témoin, Denis Leblanc a donné un coup de pied à l’une de ses sœurs, puis l’a abattue d’un coup de feu. Les deux corps ont été retrouvés derrière l’immeuble où vivait l’accusé.

MPierre-Olivier Bolduc et MKaterine Brabant représentent le ministère public.