Il est « des centaines de milliards de fois plus probables » que l’ADN retrouvé sur le corps de Guylaine Potvin appartienne à l’homme accusé de son meurtre plutôt qu’à tout autre individu, a-t-on appris au procès de Marc-André Grenon, mercredi.

La journée a été consacrée au témoignage de la biologiste judiciaire Caroline Paquet, venue expliquer au jury la nature des prélèvements d’ADN effectués dans ce dossier.

Guylaine Potvin a été assassinée le 28 avril 2000 dans son appartement de Jonquière, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, une affaire qui avait fait grand bruit à l’époque.

PHOTO FOURNIE PAR LA SÛRETÉ DU QUÉBEC

Guylaine Potvin

Des prélèvements d’échantillons ADN avaient été effectués à plusieurs endroits sur la scène de crime, c’est-à-dire sur le corps de la victime, sur un t-shirt qu’elle portait et sur des traces de sang prélevé sur une ceinture et sur une boîte de condoms trouvée sur les lieux.

Un profil masculin inconnu était ressorti de ces analyses sans qu’il soit possible de l’associer à qui que ce soit.

Or, vingt ans après les faits, grâce à une filature ayant permis aux enquêteurs de la Sûreté du Québec (SQ) de récupérer un gobelet et deux pailles jetés par Marc-André Grenon, des comparaisons ont finalement pu être effectuées entre son ADN et celle trouvée sur ces pièces à conviction.

Plusieurs échantillons

La concordance entre l’ADN retrouvé sur ces items et plusieurs échantillons issus de la scène de crime est « des centaines de milliards de fois plus probable » dans le cas de Marc-André Grenon que pour tout autre individu, peut-on lire dans un rapport d’expertise en biologie ADN présenté en cour mercredi.

Marc-André Grenon a été arrêté en lien avec le crime plus de vingt ans après les faits, en octobre 2022, et accusé d’avoir tué et agressé sexuellement la jeune femme. Il a plaidé non coupable.

Caroline Paquet a indiqué mercredi ne pas avoir fait elle-même les prélèvements ADN à l’époque sur les nombreuses pièces à conviction fournies à l’époque par la police au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, où elle travaille depuis 2005.

« J’ai repris le dossier en entier, tous les rapports d’expertise émis, toutes les notes de pièces, tous les résultats obtenus, j’ai revérifié les calculs et j’atteste de ce qu’il y a dans le rapport d’expertise », a-t-elle expliqué au terme de son témoignage.

Le contre-interrogatoire de Caroline Paquet par les avocates de Marc-André Grenon doit avoir lieu jeudi.