George Riches dort dans son salon. Vers 1 h du matin, un homme entre chez lui avec un bâton de baseball et fracasse le crâne du vieil homme malade. Un meurtre gratuit et prémédité qui découle d’une banale affaire de dette de drogue impliquant le fils du défunt et son dealer.

C’est cette théorie que la Couronne a présentée au jury jeudi à l’ouverture du procès d’Akong Yves Fonbah, un homme de 30 ans accusé du meurtre au premier degré de George Riches. La preuve dans ce dossier est circonstancielle puisque personne n’a vu l’accusé s’en prendre à la victime.

Selon le ministère public, Akong Yves Fonbah, alias Ocho, était le « dealer » de crack de Kenny Riches, le fils de la victime. Le 11 septembre 2021, un conflit éclate entre les deux hommes quand Fonbah refuse de lui vendre du crack. Furieux, Kenny vole la télé de l’accusé et la revend 40 $ pour s’acheter de la drogue, selon le récit de la Couronne.

Cette décision met le feu aux poudres. Toujours selon la Couronne, l’accusé et le fils de la victime s’échangent des appels « orageux » toute la journée. Ils s’invitent à se battre et se lancent des menaces. Pendant un appel, Akong Yves Fonbah dit qu’il va tuer Kenny et son père, avance la Couronne. Le dernier appel survient quelques minutes avant le meurtre.

PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

C’est sur ce canapé que George Riches a été tué.

Vers 1 h 30 du matin, dans l’arrondissement de LaSalle, Kenny Riches fume du crack dans sa chambre. Son père George dort vraisemblablement sur le canapé dans le salon. Selon la Couronne, Akong Yves Fonbah entre par la « porte-patio » et tue la victime avec un bâton de baseball.

Kenny entend un bruit, aperçoit son père grièvement blessé et voit l’accusé dans l’appartement avec un bâton de baseball dans les mains. Sous le choc, Kenny prend un couteau et chasse l’accusé de l’appartement. Mais l’accusé revient fracasser les vitres de la « porte-patio » de l’appartement avec son bâton. C’est du moins ce que viendra raconter Kenny au procès, selon la Couronne.

L’accusé avait un bâton de baseball et disait qu’il allait se battre avec Kenny, peu de temps avant les évènements, selon la Couronne. D’ailleurs, l’ADN de la victime se trouvait sur le bâton de baseball récupéré par un témoin de l’affaire. Les éclats de verre sur la scène de crime auront aussi un rôle à jouer pendant le procès.

« La preuve va vous démontrer que dans la nuit du 11 au 12 septembre, dans le cadre du conflit, l’accusé a menacé de tuer Kenny et de tuer son père et s’est ultimement présenté sur les lieux du crime pour mettre ses menaces à exécution, même si personne ne l’a vu faire », a conclu MSimon Lapierre, qui fait équipe avec MPhilippe Vallières-Roland.

Le procès se déroule devant la juge Éliane B. Perreault. MSteven Amormino, MCarine Njonang et MSharon Sandiford défendent l’accusé.