(Saguenay) La Couronne a terminé de présenter sa preuve, vendredi matin, au procès de Marc-André Grenon, accusé d’avoir agressé sexuellement et assassiné Guylaine Potvin, une étudiante de 19 ans, au Saguenay il y a près de 24 ans.

Le procureur Pierre-Alexandre Bernard a déclaré aux jurés que la Couronne avait complété la présentation de sa preuve après le témoignage de la biologiste judiciaire Caroline Paquet, cette semaine.

Le juge François Huot, de la Cour supérieure, a ensuite accordé un délai aux avocats de Grenon, qui annonceront lundi s’ils présenteront une défense. Grenon a plaidé non coupable.

Le juge a expliqué aux jurés que lundi matin, ils entendraient d’autres témoins ou seraient exclus de la salle d’audience pendant que les avocats débattent de questions juridiques avant les plaidoiries finales, plus tard la semaine prochaine.

PHOTO D’ARCHIVES FOURNIE PAR LA SÛRETÉ DU QUÉBEC

Guylaine Potvin

On a appris au procès que des policiers avaient arrêté l’accusé en 2022 à Granby, 22 ans après le meurtre, lorsqu’un nouvel outil de recherche du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec a suggéré que l’ADN prélevé sur la scène du crime en 2000, mais jamais identifié, pourrait être lié au patronyme Grenon.

La biologiste judiciaire Paquet a témoigné que les échantillons d’ADN obtenus auprès de Grenon en août 2022 sur deux pailles qu’il avait jetées à sa sortie d’une salle de cinéma correspondaient à ceux prélevés à plusieurs endroits sur les lieux du crime en avril 2000, notamment sous les ongles de la victime, sur un t-shirt qu’elle portait et sur une boîte de préservatifs.

Guylaine Potvin avait été retrouvée sans vie en avril 2000 dans son appartement de Jonquière, aujourd’hui un arrondissement de Saguenay.

Une pathologiste judiciaire a témoigné au procès que la jeune femme était morte par strangulation. Son corps présentait aussi des blessures, notamment un traumatisme contondant à la tête et à l’épaule, une marque de morsure sur le sein gauche et des blessures à la région génitale.

Bien que de l’ADN masculin ait été retrouvé sur les lieux du crime, il n’y avait alors aucune correspondance dans la base de données de la police, et il n’y avait pas non plus de témoin du crime. Pendant plus de 20 ans, il n’y a eu aucune arrestation dans ce dossier de meurtre.

La biologiste judiciaire Paquet, citée comme témoin expert, a lu mercredi un rapport qui concluait qu’il était « des centaines de milliards de fois plus probable » que l’ADN masculin prélevé sous les ongles de la main droite de la victime provienne de Marc-André Grenon plutôt que de toute autre personne.

On a aussi appris au procès que le nom de Marc-André Grenon avait refait surface au cours des premières années de l’enquête.

Grenon est devenu l’un des principaux suspects après qu’un nouveau projet de suivi des chromosomes Y — qui se transmettent de père en fils — a suggéré pour la première fois que l’ADN prélevé sur la scène du crime en 2000 pourrait être lié à une personne portant son nom de famille.