Un meurtrier dont le risque de récidive violente était évalué à « modéré élevé » par la Commission des libérations conditionnelles du Canada a été retrouvé sans vie mercredi avec le cadavre de son père dans un appartement de Laval. Il s’agirait d’un meurtre suivi d’un suicide.

Mercredi matin, les policiers ont été appelés à se rendre dans une résidence de la rue d’Orly, à deux pas du pont Viau, dans le secteur de Laval-des-Rapides.

C’est à ce moment qu’ils auraient découvert les cadavres des deux hommes dans la résidence. Selon nos informations, le fils, un homme de 43 ans, aurait tué son père avant de se donner la mort.

Selon nos sources, l’auteur du meurtre-suicide présumé serait Richard Germain, qui avait été reconnu coupable du meurtre de son ancienne petite amie, Chrystelle Lavigne-Gagnon, une adolescente de 15 ans, en l’an 2000, également à Laval.

Germain purgeait depuis juin 2002 une peine fédérale à perpétuité pour meurtre au deuxième degré. Il avait été libéré une première fois en 2020 et vivait sans contraintes depuis l’an dernier.

Stéphanie Beshara, porte-parole du Service de police de Laval, note que c’est un appel du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui a informé les policiers lavallois mercredi.

« Un peu après 10 h mercredi matin, les policiers sont appelés à se rendre sur la rue d’Orly. Ils s’y sont rendus à la demande du SPVM pour effectuer une vérification de bien-être dans un immeuble à logement. »

À l’intérieur du logement, les policiers ont découvert les corps de deux hommes.

Conditions levées

Dans un rapport daté de janvier 2023, la Commission des libérations conditionnelles du Canada note que Germain a bénéficié d’une semi-liberté à partir d’octobre 2020 et que la libération conditionnelle lui a été accordée en juin 2022.

Trois conditions lui avaient alors été imposées : ne pas consommer d’alcool, ne pas consommer de drogue et ne pas entrer dans des débits de boisson.

Ces conditions avaient été levées en janvier 2023. Germain devait toujours déclarer à la Commission toute relation avec une femme, et avait l’interdiction d’avoir des contacts directs ou indirects avec la famille de la victime.

« Vous êtes considéré comme étant engagé face aux objectifs prévus à votre plan correctionnel », a écrit la Commission.

Dans sa plus récente décision, la Commission écrit que « le risque de récidive violente à long terme [de Richard Germain] est évalué à modéré élevé ».

Germain a grandi dans un milieu familial « malsain et imprégné de violence », estiment les autorités fédérales.

« Vous viviez de manière peu réjouissante. Vos difficultés relationnelles ainsi que votre peur du rejet et de l’abandon ont fait de vous un homme envahissant et harcelant », peut-on lire dans le rapport.

En janvier 2023, la Commission écrit que quatre délinquants sur cinq présentant des caractéristiques comparables à celles de Richard Germain ne récidiveront pas dans des actes criminels dans les trois années suivant leur libération.

« Vous demeurez ouvert sur votre monde émotif, vous êtes en mesure de garder le cap sur votre plan de réinsertion et vous semblez également bien gérer les aléas de la vie et le stress que peuvent vous générer certaines embûches, retournements ou changements », a noté la Commission dans sa décision.

Besoin d’aide pour vous ou un proche ?

Ligne québécoise de prévention du suicide : 1 866 APPELLE (277-3553)

Consultez le site de l’Association québécoise de prévention du suicide