Accusé d’avoir tué sa mère et une voisine jeudi dernier à Vaudreuil-Dorion, Fabio Puglisi est jugé inapte à subir son procès pour l’instant. Son état sera réévalué dans un mois.

C’est la conclusion d’une psychiatre de l’institut Philippe-Pinel présentée jeudi au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.

Fabio Puglisi fait face à deux chefs d’accusation de meurtre non prémédité, de tentative de meurtre et de voies de fait graves.

L’homme de 44 ans aurait poignardé à mort sa mère, Elisabetta Caucci-Puglisi, et une voisine, Manon Blanchard, en plus d’avoir gravement blessé une troisième femme, dans une tour de condos, à Vaudreuil-Dorion.

Il devra se soumettre à un traitement pharmacologique de 30 jours avant d’être réévalué par un psychiatre, indique son avocat, MAlexandre Dubé.

Détenu jusqu’ici à l’Établissement de détention de Montréal, il sera transféré à l’institut Philippe-Pinel.

Une personne est jugée inapte à subir son procès lorsqu’un trouble mental « l’empêche de comprendre ce qui se passe et d’assurer sa défense », résume le DMathieu Dufour, psychiatre légiste.

Si son état ne s’améliore pas au bout de 60 jours – la durée maximum d’une ordonnance de traitement –, la personne sera soumise à la Commission d’examen des troubles mentaux.

Une accusation une semaine avant le meurtre

À peine une semaine avant le double meurtre, Fabio Puglisi avait été accusé de voies de fait à l’endroit d’une femme.

Par le passé, il avait aussi été reconnu non criminellement responsable d’accusations d’agression causant des lésions corporelles et de fraude.

En 2020, la Commission d’examen des troubles mentaux, mandatée pour évaluer son état mental, avait jugé qu’il « ne [représentait] plus un risque important pour la sécurité du public ».

M. Puglisi, qui avait été hospitalisé pendant un mois « à la suite d’une agression contre un automobiliste sur l’autoroute dans un vécu délirant paranoïde » en 2011, présentait des progrès « notables », notamment du fait qu’il était « bien entouré ».

« Il prend la médication comme prescrit. D’ailleurs, il conçoit qu’il va beaucoup mieux en prenant ses médicaments », pouvait-on lire dans la décision.

Selon le DMathieu Dufour, le processus d’examen des troubles mentaux fonctionne bien, même s’il est « impossible de prédire le risque de récidive à 100 % ».

« Le système n’est pas parfait, mais [le taux de récidive] est quand même beaucoup plus bas que si le patient passait par un milieu correctionnel », affirme le chef du département de psychiatrie de l’institut Pinel.