Un homme qui a agressé sexuellement une jeune fille à de multiples reprises a été condamné à 6 ans de pénitencier. Les crimes de Daniel Laferrière ont eu des conséquences dévastatrices sur la fillette et sa famille qui peinent toujours à s’en remettre des années plus tard.

« Tant l’existence même des séquelles […] que leur ampleur considérable sont ici très bien documentées, étayées et convaincantes », a indiqué la juge Ann-Mary Beauchemin, en soulignant les termes « existence » et « ampleur » dans son jugement rendu vendredi dernier au palais de justice de Longueuil. La juge évoque même des marques « indélébiles » pour la victime.

Choc post-traumatique, automutilation, hypervigilance, insomnies, crises de panique, idéations suicidaires, etc. Nul besoin d’expliquer que la jeune victime a été marquée au fer rouge par ce qu’elle a subi aux mains de Daniel Laferrière. L’adolescente commence tout juste à se relever, mais son état demeure fragile.

Le résidant de Brossard de 49 ans a été déclaré coupable, en juillet dernier, de contacts sexuels, d’incitation à des contacts sexuels et d’agression sexuelle. Il a porté depuis le jugement en appel. Sa victime, dont l’identité est protégée, était une fillette de son entourage.

Daniel Laferrière gardait la victime à l’occasion à l’époque. Il en profitait alors pour s’en prendre à elle. Il a ainsi posé des gestes de nature sexuelle à une dizaine de reprises. Il a notamment touché les parties génitales de l’enfant et contraint celle-ci à lui toucher le pénis. Ils visionnaient aussi de la pornographie.

« Il ne s’agissait pas ici d’un acte isolé, mais plutôt d’abus sexuels répétés et relativement fréquents échelonnés sur une période d’au moins une année sinon plus, alors que la victime n’avait que 10 ou 11 ans », soutient la juge Beauchemin.

Daniel Laferrière, un ex-machiniste, ne présente aucun remords. En fait, il clame toujours son innocence. La juge Beauchemin a conclu au terme du procès que ses explications n’étaient ni fiables, ni plausibles, ni vraisemblables. La victime, elle, était « crédible, transparente, candide et sincère », selon la juge.

La Couronne réclamait 7 ans de pénitencier, alors que défense espérait 4 ans de détention. La juge a finalement tranché avec une peine de 6 ans d’emprisonnement.

À défaut d’avoir un rapport d’expert, la juge estime que le risque de récidive « demeure possible, voire probable ». Elle retient d’ailleurs une dizaine de facteurs aggravants : manipulation psychologique, jeune âge et vulnérabilité de la victime, gestes intrusifs, etc.. Il y a peu de facteurs atténuants, outre son absence d’antécédents.

« Les délinquants matures qui instrumentalisent les enfants en abusant d’eux pour assouvir leurs bas instincts sexuels doivent être punis adéquatement », affirme la juge, en rappelant les enseignements de la Cour suprême. Dans l’arrêt Friesen, la Cour a durci les peines en matière de crimes contre les enfants.

MFrançois Parent a représenté le ministère public, alors que Me Rémy Cournoyer-Quintal a défendu l’accusé.