L’ex-hockeyeur Noah Corson, déclaré coupable d’agression sexuelle avec d’autres personnes au début février, porte son verdict en appel. Le principal intéressé risque un minimum de cinq ans de prison, puisque la victime avait moins de 16 ans au moment des faits.

C’est ce qu’a confirmé mercredi le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). L’avis d’appel a été déposé au tribunal il y a quelques jours déjà, vendredi dernier, a indiqué le DPCP. M. Corson disposait d’un délai maximal de 30 jours pour faire appel du verdict.

Début février, le juge Paul Dunnigan avait tranché, en soutenant que l’ancien hockeyeur « n’a pas pris toutes les mesures raisonnables » pour vérifier l’âge de sa victime de 15 ans, alors qu’il était majeur, lors d’une relation sexuelle en groupe en 2016.

Le magistrat l’avait peu après reconnu coupable d’agression sexuelle avec d’autres personnes, en jugeant « qu’il n’y a pas lieu de trancher d’autres questions pour arriver au verdict », l’âge légal du consentement étant de 16 ans.

Le Sherbrookois aujourd’hui âgé de 25 ans est judiciarisé depuis un moment déjà. Le procès initial s’était entamé quelques mois auparavant, en novembre dernier, au palais de justice de Drummondville.

Une idée de l’affaire

Il faut remonter à 2016 pour bien comprendre cette affaire. Cette année-là, Noah Corson, fils de l’ex-joueur du Canadien Shayne Corson, était un hockeyeur de 18 ans en vue des Voltigeurs de Drummondville. Un soir, alors qu’il était attablé à La Cage aux Sports avec ses deux complices mineurs, l’un d’entre eux avait invité la plaignante – rencontrée sur les réseaux sociaux – et une amie à les rejoindre.

La soirée s’était ensuite poursuivie à l’appartement de l’adolescente de 15 ans, où il est admis qu’une activité sexuelle de groupe a eu lieu. Au procès, la plaignante a raconté avoir fait une fellation à un des garçons alors qu’un autre l’a agressée. Elle n’était pas consentante, avait-elle certifié.

En principe, les observations de la Couronne et de la défense sur la peine doivent avoir lieu le 3 mai prochain, mais on ignore encore si la peine pourra être prononcée ce jour-là.

Rappelons que les deux complices de Noah Corson, des hockeyeurs de 17 ans, ont déjà plaidé coupables en Chambre de la jeunesse. Leur identité est donc protégée par une ordonnance, tout comme celle de la victime d’ailleurs. Au moment des évènements, c’est M. Corson lui-même qui aurait d’abord fait référence à un possible « trip à trois », ce qui aurait créé un malaise parmi le groupe, avait relaté le juge Dunnigan.

« Elle se souvient leur avoir dit qu’elle ne voulait pas avoir de relation sexuelle. […] C’était un non ferme », a noté le magistrat vendredi, en reprenant le témoignage de la victime. Après l’agression, les trois jeunes hommes auraient quitté la chambre où la victime « est demeurée seule, déstabilisée et en pleurs ».