L’ex-magnat de l’humour Gilbert Rozon, visé par des poursuites civiles intentées individuellement par neuf victimes présumées, sera jugé dans un seul procès, qui doit débuter en décembre prochain.

Le juge Frédéric Pérodeau, de la Cour supérieure du Québec, a accordé mardi une demande de jonction d’instances des poursuites. C’est donc dire que Lyne Charlebois, Annick Charette, Patricia Tulasne, Anne-Marie Charette, Sophie Moreau, Danie Frenette, Guylaine Courcelles, Marylena Sicari et Martine Roy seront entendues dans un seul et même procès.

Les neuf dossiers connexes seront ainsi jugés sur la même preuve. Le procès est donc fixé pour 43 jours d’audience entre le 9 décembre 2024 et le 27 mars 2025. N’eût été la jonction d’instances, les parties estimaient que plus de 100 jours d’audience auraient été nécessaires pour entendre les neuf procès.

« Une importante preuve de faits similaires sera faite dans ces dossiers », a fait savoir MAnne-Julie Asselin, l’une des avocates des neuf demanderesses. « Avec un seul procès, non seulement on évite aux victimes de devoir revivre le traumatisme au-delà de ce qui est nécessaire, mais il s’agit en plus d’une économie de ressources considérable pour toutes les parties, à commencer par le système judiciaire lui-même. » Ce faisant, toutes les parties bénéficient selon elle de la décision du juge Pérodeau.

Mercredi, l’avocat représentant Gilbert Rozon, Me Pascal A. Pelletier, s’est lui aussi dit satisfait de la décision du juge, qui fait suite à une demande de M. Rozon. « Tout le monde en profite, et avant tout le système de justice », a-t-il affirmé.

14 millions réclamés

La Presse a rapporté en janvier dernier que les dates de six des neuf procès civils étaient connues. Celui intenté par la réalisatrice Lyne Charlebois devait lancer le bal en décembre prochain et le procès le plus tardif annoncé devait se terminer en juin 2025.

Même si le Tribunal donnait raison aux plaignantes, Gilbert Rozon ne risque aucune peine d’emprisonnement, puisqu’il ne s’agit pas d’un procès criminel. Il devrait cependant indemniser les victimes si les juges rejetaient sa défense et le déclaraient responsable des dommages subis par les plaignantes. Au total, les neuf victimes présumées réclament près de 14 millions de dollars.

Avec des informations de Jean Siag et de Louis-Samuel Perron, La Presse