Le ministère de la Sécurité publique et la Commission québécoise des libérations conditionnelles n’ont pas tardé à réagir à la sortie de Jean Dugré.

En réponse aux questions de La Presse, une porte-parole du ministère de la Sécurité publique a expliqué que l’outil RBAC-PCQ (Risque, besoins et analyse clinique des personnes contrevenantes du Québec) a été élaboré par les Services correctionnels et « validé par plusieurs experts universitaires reconnus ».

« Son utilisation à grande échelle a permis de cumuler les données nécessaires à la réalisation d’analyses psychométriques poussées. Il a depuis été démontré scientifiquement que les items du RBAC-PCQ affichent des propriétés psychométriques solides qui permettent aux Services correctionnels de confirmer qu’il s’agit d’un véritable outil actuariel », a ajouté la porte-parole.

De son côté, la directrice générale et secrétaire de la Commission québécoise des libérations conditionnelles (CQLC), Line Bourgeois, ne croit pas que les contrevenants « profitent » d’une aberration dans la Loi sur les services correctionnels du Québec (LSCQ) en ce qui concerne la renonciation à une libération conditionnelle et la sortie automatique aux deux tiers de la peine, sans condition.

La LSCQ ne prévoit pas que la Commission puisse imposer des conditions ou qu’elle intervienne dans de telles circonstances. Cependant, après la fin de sa peine, la personne contrevenante sera soumise à toute condition imposée par les tribunaux judiciaires, le cas échéant.

Line Bourgeois, DG de la CQLC, par écrit

Nous lui avons demandé comment elle explique le fait qu’environ 40 % des délinquants admissibles ont renoncé à demander une libération conditionnelle au cours des six dernières années, et elle nous a répondu que la Commission n’était pas en mesure de vérifier les motifs ayant conduit une personne contrevenante à prendre cette décision.

« La LSCQ prévoit qu’une personne contrevenante est en droit de se prévaloir d’une renonciation à une audience en libération conditionnelle et la Commission ne peut la contraindre à se présenter devant les commissaires si celle-ci a décidé de renoncer », nous a-t-elle écrit.

Quant à la diminution graduelle du nombre de décisions rendues par la Commission ces dernières années, Mme Bourgeois l’a expliquée par une baisse du volume de personnes admissibles à une mesure de mise en liberté sous condition.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.