L'ancien hockeyeur Guy Lafleur a perdu son combat : il ne réussira pas à faire condamner les personnes à l'origine de son arrestation en 2008 et de la poursuite criminelle qui a suivi.

La Cour suprême du Canada a refusé jeudi d'entendre son appel, sans fournir d'explication, comme à l'habitude.

L'ex-joueur vedette du Canadien de Montréal avait tenté de faire condamner une policière, la Ville de Montréal, une procureure de la Couronne et le Procureur général du Québec, qu'il jugeait responsables de ses déboires, alléguant avoir été victime d'une arrestation et poursuite abusives.

Sa poursuite civile de 2,16 millions avait été rejetée en septembre 2015 par le juge André Wéry de la Cour supérieure. En février dernier, la Cour d'appel avait refusé de modifier cette décision, ce que vient aussi de faire la Cour suprême en refusant d'entendre l'appel de Guy Lafleur.

L'ancien athlète avait été accusé en 2008, puis acquitté par la Cour d'appel, d'avoir rendu des témoignages contradictoires - une accusation peu fréquente - dans des procédures criminelles qui concernaient son fils Mark, afin que celui-ci puisse être remis en liberté.

Dans un premier témoignage, il n'avait pas déclaré que Mark avait passé deux nuits à l'hôtel avec sa petite amie lors de sorties d'un centre de réhabilitation où il habitait le reste du temps, sur ordre du tribunal.

Dans un interrogatoire subséquent, Guy Lafleur l'a mentionné. Se faisant souligner cette différence, il avait alors dit que personne ne lui avait posé la question la première fois et qu'il ne lui était pas passé par la tête de le mentionner au juge.

Condamné par la Cour supérieure, il a ensuite été acquitté par la Cour d'appel en 2010. Il a ensuite intenté une poursuite en responsabilité contre ceux qui avaient piloté le dossier criminel contre lui.

M. Lafleur a témoigné lors de son procès civil qu'il obtenait ses contrats de publicité et de commandite en raison de son nom et de sa réputation. Il a affirmé que son arrestation et son accusation lui avaient fait perdre de tels contrats. Il réclamait de plus des dommages moraux pour toute l'angoisse qu'il disait avoir subie et l'atteinte à sa réputation.