Un litige fédéral-provincial a éclaté à propos de nouvelles libertés octroyées à un homme du Manitoba reconnu non criminellement responsable d'avoir décapité un passager à bord d'un autocar de la compagnie Greyhound.

La ministre fédérale responsable du Manitoba, Shelly Glover, a notamment émis des critiques à l'endroit d'un avocat de la province pour ne pas s'être opposé aux nouveaux privilèges offerts à Vince Li lors d'une audience tenue plus tôt cette semaine. En vertu de ces nouveaux privilèges, Li aura droit à des sorties sans escorte à partir de l'hôpital où il reçoit des soins en santé mentale.

Dans une déclaration transmise par voie de communiqué vendredi, Mme Glover demande au procureur général du Manitoba, Andrew Swan, de faire appel de cette décision immédiatement.

La province a rapidement rétorqué en accusant la ministre de tenter de marquer des points politiques en ignorant le fait que les politiciens ne peuvent dicter la conduite des procureurs de la Couronne.

Li, âgé de 46 ans, a été reconnu criminellement non responsable d'avoir poignardé et décapité Tim McLean en juillet 2008.

Les deux hommes ne se connaissaient pas lorsque Li s'est assis auprès de la victime à bord du car lors d'un trajet entre Winnipeg et Edmonton. L'attaque s'est effectuée sans provocation - il a dit avoir entendu des voix lui disant de tuer M. McLean. Le véhicule s'est arrêté et des passagers horrifiés ont fui alors que Li découpait et mangeait des morceaux du corps de sa victime.

Le tueur a tout d'abord été gardé dans une aile sécurisée d'un hôpital pour malades mentaux, et ce 24 heures par jour. Il a par la suite obtenu de plus en plus de libertés à chaque évaluation annuelle d'un comité.

Le ministre fédéral de la Justice Peter MacKay a lui aussi exprimé son désaccord à l'issue d'un discours donné à Calgary.

Du côté du gouvernement manitobain, le premier ministre Greg Selinger a également manifesté son opposition aux sorties sans supervision de Li.

Pour le ministre provincial de la Justice, Dave Chomiak, la commission d'examen est redevable envers la loi fédérale et il en revient donc à Ottawa de modifier la législation pour faire prévaloir la sécurité du public dans toute décision de la commission à propos de la réhabilitation prévue d'un criminel.

Selon le principal psychiatre dans cette affaire, le Dr Steven Kremer, Li, un schizophrène, a cessé de vivre des hallucinations et est désormais un patient modèle, sans épisodes de violence. M. Kremer a également souligné que Li prenait toujours ses médicaments, et comprenait l'importance d'agir de la sorte.

Lors de l'audience, le médecin a confirmé que le but était éventuellement de réintégrer Li dans la société.