(Montréal) Alors qu’elles rencontraient lundi le ministre des Finances, Eric Girard, dans le cadre de ses consultations prébudgétaires, les centrales syndicales l’ont invité à prioriser les « principales missions » du gouvernement plutôt que ses objectifs financiers.

La pandémie de la COVID-19 a révélé à quel point le réseau de la santé était fragile, par manque de personnel, aggravé par des années de restrictions budgétaires, rappellent la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD, dans leur sortie commune pour cette rencontre avec le ministre Girard.

Et le réseau de l’éducation aussi a été secoué, car lui aussi manque de personnel et a subi les conséquences d’écoles vieillottes, mal équipées, mal ventilées, a rappelé le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras, en entrevue lundi.

Au-delà des primes temporaires qui ont été décidées unilatéralement par Québec pour pallier au manque urgent de travailleurs, pendant la pandémie, les quatre centrales syndicales invitent à un véritable « dialogue social » pour trouver comment attirer du personnel et le retenir.

Et non, « ça ne passe pas seulement par les salaires », affirme M. Gingras. Ça passe aussi par de meilleures conditions de travail « et la reconnaissance du personnel dans la santé, l’éducation et les services de garde à l’enfance », a-t-il insisté.

« On a mis, au cours des dernières années, en différents endroits, des espèces de “plasters” pour régler à court terme des problèmes de pénurie, d’attraction, de rétention des travailleurs. C’est vrai dans les services publics ; c’est aussi vrai dans le secteur privé. Maintenant, il va falloir pérenniser ça avec un plan pour les prochaines années », a plaidé le syndicaliste.

Dans le secteur privé, le ministre du Travail, Jean Boulet, a instauré une panoplie de programmes pour venir en aide aux travailleurs et aux entreprises, entre autres dans des secteurs comme la construction, les technologies de l’information, la transition numérique et verte. Plusieurs mesures touchent l’alternance travail-études, la formation, la requalification.

Mais d’autres industries frappées de plein fouet par la pandémie souffrent encore, rappellent les quatre centrales, citant l’hôtellerie, la culture, les transports, la restauration. Il faudra encore les soutenir.

Les quatre centrales l’invitent aussi à mettre la pédale douce sur le versement de sommes au Fonds des générations, ainsi que sur les comparaisons quant à l’écart de richesse avec l’Ontario.

« Puisque les finances publiques du Québec se sont beaucoup améliorées lors des dernières années et que la relance dépendra essentiellement des politiques fiscales et budgétaires, le gouvernement ne doit pas hésiter à s’endetter davantage, si nécessaire, afin de sortir de la crise, de financer la relance économique et d’éviter un retour à l’austérité budgétaire », plaident la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD.