(Toronto) Plus de 50 000 travailleurs de l’éducation de l’Ontario seront de retour au travail mardi, a annoncé le syndicat, après que le premier ministre Doug Ford eut promis d’abroger une loi controversée qui leur imposait des contrats.

Les dirigeants du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont revendiqué la victoire dans leur lutte contre la loi, qui comprend une utilisation préventive de la disposition de dérogation, et qu’ils ont qualifiée d’attaque contre les droits de tous les Canadiens.

Le président national du SCFP, Mark Hancock, en a fait l’annonce lundi midi, sur une scène aux côtés de dizaines de dirigeants syndicaux, dont les quatre grands syndicats de l’éducation, les travailleurs de l’acier, les postiers, Unifor et le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario.

L’opposition à la loi spéciale avait pris de l’ampleur au cours des derniers jours et les syndicats ont profité de la conférence de presse pour donner à Doug Ford un aperçu de ce à quoi il aurait été confronté s’il n’avait pas promis lundi matin d’abroger la loi.

PHOTO NATHAN DENETTE, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, et le premier ministre

« Lorsque vous vous en prenez à l’un d’entre nous, vous vous en prenez à nous tous », a lancé la présidente du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario, JP Hornick.

« Les travailleurs, unis, fermeront cette province chaque fois que nous en aurons besoin. »

Ford veut être « de bonne foi »

Le premier ministre Doug Ford avait déclaré plus tôt lundi matin qu’il était prêt à retirer la loi qui impose un contrat de travail aux travailleurs de l’éducation et leur interdit de faire grève, si le syndicat acceptait de mettre fin au débrayage amorcé vendredi, qui a causé la fermeture de nombreuses écoles.

« En signe de bonne foi, notre gouvernement est prêt à annuler la loi, prêt à annuler la [disposition de dérogation], mais seulement si le SCFP accepte de montrer un geste similaire de bonne foi en arrêtant sa grève », a déclaré le premier ministre en conférence de presse.

« J’espère désespérément que le SCFP fera preuve de la même volonté de compromis que nous aujourd’hui. J’espère qu’ils entendront mon appel à garder les élèves en classe, mais ce n’est pas quelque chose que je peux vous garantir. »

Des centaines de milliers d’élèves étaient absents de leur salle de classe pour une deuxième journée, lundi, car de nombreuses écoles ont été fermées à l’apprentissage en personne à la suite du débrayage.

De nombreux conseils scolaires, dont le Conseil scolaire du district de Toronto, ont annoncé mardi qu’ils rouvriraient leurs portes à la lumière des derniers développements.

M. Ford a déclaré après la conférence de presse du SCFP qu’il était heureux que les enfants puissent retourner en classe.

Les deux parties devraient retourner à la table de négociation mardi.

Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, a indiqué que le projet de loi sur les travailleurs de l’éducation serait abrogé « à la première occasion ». Les travaux à l’Assemblée législative sont en pause cette semaine et une porte-parole de M. Ford a indiqué que la pièce législative pour abroger la loi devrait être présentée le 14 novembre.