(Edmonton) L’Alberta prévoit un surplus budgétaire de 2,4 milliards cette année, notamment grâce à son économie alimentée par le pétrole, et s’engage à réduire considérablement la dette de la province et d’empêcher les déficits lors de glissades des prix du pétrole.

Il s’agit du premier budget sous la gouverne de la première ministre Danielle Smith, du Parti conservateur uni, et le dernier avant les élections provinciales prévues en mai.

Les dépenses de la province vont augmenter dans presque tous les domaines, surtout en santé, en éducation et dans le système de justice, au cours de l’exercice 2023-2024.

Des milliards de dollars sont prévus pour la construction de nouvelles écoles, de nouvelles routes et de nouveaux ponts. Une nouvelle école de commerce verra le jour à Edmonton, tandis que des ambulances seront ajoutées un peu partout. Le gouvernement investira aussi pour engager plus de procureurs de la Couronne et pour ajouter de la formation dans les écoles dans les secteurs en forte demande comme la santé, l’énergie, les affaires et l’innovation.

De nombreuses dépenses majeures ont été révélées ces dernières semaines, dont 158 millions pour recruter et retenir des travailleurs de la santé et 243 millions sur trois ans pour augmenter les soins de première ligne, afin de réduire les goulots d’étranglement dans les salles d’urgence.

Le budget, présenté par le ministre des Finances Travis Toews, promet aussi de plafonner les augmentations des frais de scolarité postsecondaires à compter de 2024.

L’Alberta, avec une population de 4,4 millions d’habitants, est sur la bonne voie pour générer des revenus de 70,7 milliards et dépenser près de 67 milliards. Un autre 1,5 milliard est mis de côté pour les dépenses d’urgence imprévues.

L’argent des sables bitumineux reste le principal moteur économique de la province, les redevances devant à elles seules rapporter 12,6 milliards.

Les prix du pétrole ont plongé en territoire négatif au début de la pandémie de COVID-19 pour rebondir au cours des 24 derniers mois alors que l’économie mondiale s’est redressée et que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait grimper les prix.

Les booms pétroliers de l’Alberta lui ont permis de payer ses factures tout en conservant le régime fiscal le plus bas au Canada, sans taxe de vente provinciale.

Cependant, alors que les gouvernements successifs ont lié les dépenses opérationnelles aux hauts et aux bas des prix du pétrole, les booms pétroliers ont vu des excédents vertigineux accompagnés de déficits tout aussi vertigineux pendant les périodes difficiles.

M. Toews a donc présenté un plan pour avoir des budgets équilibrés qui ne peuvent entrer dans le rouge qu’en cas d’urgence.

Même si de tels évènements se produisaient, le gouvernement devrait retrouver l’équilibre en deux ans. L’augmentation des dépenses serait également limitée à l’inflation et à la croissance démographique.

L’excédent pour l’exercice qui est sur le point de se terminer était en voie de s’établir à 12,3 milliards, mais il atteindra finalement 10,4 milliards.

La différence doit aider à payer 3,5 milliards en programmes d’aide à l’inflation ainsi qu’un nouvel accord pour les médecins et les salaires dans les négociations avec les syndicats du secteur public.