(Toronto) La société de transport en commun de Toronto envisage de mettre hors service des mois plus tôt que prévu une ligne de « métro de surface » dans l’est de la métropole, après un déraillement qui a fait quelques blessés parmi les passagers lundi soir.

La « Toronto Transit Commission » (TTC) a déclaré qu’une enquête était en cours afin de déterminer pourquoi la dernière voiture d’un train de la ligne « Scarborough Rapid Transit » s’était séparée du reste du convoi lundi soir.

La voiture a ensuite déraillé à la gare d’Ellesmere ; cinq personnes qui avaient subi des blessures mineures ont été transportées à l’hôpital.

Cette « ligne 3 » est un « chemin de fer rapide de capacité intermédiaire », d’une longueur de 6,4 kilomètres, avec six stations, qui a ouvert ses portes en 1985, selon le site de la TTC.

Cette ligne de métro de surface, dont les trains roulent encore 10 ans après leur durée de vie prévue, doit être mise hors service en novembre prochain. Un service par autobus doit remplacer cette « ligne 3 » jusqu’à ce que le prolongement du métro vers Scarborough soit terminé – en 2030, prévoit le gouvernement provincial.

Or, la TTC a indiqué mardi que cette ligne ferroviaire pourrait être mise hors service avant novembre. « La réouverture de la ligne 3 sera déterminée par l’enquête » en cours, a écrit la TTC dans un communiqué. « Son démantèlement anticipé est sur la table. »

La TTC a indiqué qu’une quarantaine d’autobus remplacent actuellement la « ligne 3 » aux heures de pointe, pendant que l’enquête sur le déraillement suit son cours. L’agence a toutefois précisé sur Twitter que des examinateurs externes avaient été dépêchés sur place et que leur enquête « pourrait prendre plusieurs jours au minimum ».

Environ 44 personnes à bord de la voiture qui a déraillé ont été évacuées et 20 à 30 autres passagers du reste du convoi ont pu sortir eux-mêmes et marcher sur les voies, ont indiqué les autorités.

Shelagh Pizey-Allen, porte-parole du groupe de défense des usagers du transport en commun « TTCRiders », a qualifié ce déraillement d’« inimaginable » pour les voyageurs qui utilisent quotidiennement ce service.

« Si c’était arrivé plus loin sur la voie et que le train avait roulé plus vite, si c’était arrivé sur une portion surélevée, cela aurait pu être fatal », a-t-elle dit. Mme Pizey-Allen soutient que les usagers veulent maintenant une enquête indépendante et approfondie sur le déraillement.

Amer Shalaby, professeur d’ingénierie à l’Université de Toronto, estime que la ligne actuelle du « Scarborough Rapid Transit » fonctionne beaucoup plus longtemps que ce pour quoi elle avait été conçue à l’origine.

« Nous avons attendu trop longtemps et trop débattu sur ce qui devrait la remplacer, a-t-il écrit dans un courriel. Je suppose que ce qui s’est passé [lundi soir] constitue une leçon sur les risques associés à une prise de décision inefficace pour nos projets de transport en commun stratégiques. »