(Regina) Près d’un an après une attaque massive à l’arme blanche survenue dans la communauté, la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) de la Saskatchewan s’est rapprochée de la Nation crie de James Smith.

La commissaire adjointe Rhonda Blackmore affirme que la nouvelle équipe de sécurité de la Première Nation est devenue une paire d’yeux et d’oreilles supplémentaires, travaillant en étroite collaboration avec la GRC si des agents devaient être appelés.

Cette équipe composée de 28 membres a été créée quelques mois après que Myles Sanderson a attaqué des personnes d’une maison à une autre pendant le long congé de la fête du Travail, l’année dernière. Onze personnes ont été tuées et 17 blessées.

« Le groupe de sécurité de James Smith a constitué une interaction très positive pour nos membres du détachement de Melfort », a déclaré Mme Blackmore lors d’une récente entrevue.

Elle a ajouté que l’équipe de sécurité peut offrir des renseignements que la GRC ne possède peut-être pas.

« Dans certains cas, les gens peuvent se méfier de la police et ne pas vouloir fournir ces (informations), mais ils peuvent être plus disposés à partager ces informations avec une personne locale qui joue ce rôle de sécurité », a-t-elle noté.

Un anniversaire lourd en émotions

Cette fin de semaine, la Nation crie de James Smith célèbre le triste anniversaire des meurtres, offrant aux familles un espace de deuil.

Mme Blackmore dit être impressionnée par la résilience de la Première Nation, mais qu’elle est consciente du traumatisme persistant qui affecte ceux qui y vivent et les premiers intervenants.

Ses agents avaient remarqué davantage d’inquiétudes concernant le besoin de sécurité, soulignant un cas survenu en juillet où un homme de la Première Nation menaçait les gens avec une machette. Un agent de la GRC de la Saskatchewan a été légèrement blessé lors de l’arrestation.

« Cela leur rappelle des souvenirs assez traumatisants, a déclaré Mme Blackmore. Nous faisons donc de notre mieux pour les rassurer grâce aux patrouilles que nous effectuons. »

Sanderson, qui avait un passé violent, était en liberté conditionnelle et était illégalement en liberté en mai 2022 avant les attaques au couteau. Une commission nationale créée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada et le Service correctionnel du Canada a enquêté sur la libération de Sanderson et devrait présenter des recommandations dans un rapport cet automne.

Mme Blackmore a déclaré que la GRC dispose d’un processus permettant aux agents de déterminer qui, sous mandat, présente le risque le plus élevé pour les communautés.

« Cela dit, vous ne pouvez pas prédire avec précision ce que quelqu’un va faire ou son comportement, a-t-elle nuancé. Et nous avons vu que dans certains cas, même lorsqu’un homicide se produit et chez cet individu, c’est complètement inattendu. »

Mme Blackmore a aussi déclaré que l’une des plus grandes leçons qu’elle avait apprises était l’importance de se préparer au pire.

Deux semaines avant les agressions au couteau de l’année dernière, a-t-elle déclaré, la GRC avait réalisé un « scénario de simulation » sur ce qu’elle ferait en cas d’évènement à causalité massive. Cela a aidé chacun à connaître son rôle et ses responsabilités.

Une équipe de la GRC de l’Alberta avait terminé un examen indépendant par des policiers sur la façon dont la GRC avait réagi aux attaques au couteau.

L’examen, qui comprend des recommandations sur ce qui pourrait être amélioré, doit être publié en 2024, après que le coroner aura terminé deux enquêtes en janvier. L’une consiste à se concentrer sur la mort des victimes et l’autre à examiner la mort de Sanderson en garde à vue.