(Ottawa) L’armée canadienne a indiqué vendredi qu’elle se préparait à l’éventualité où elle devrait aider à faire sortir des ressortissants canadiens du Liban, alors qu’Israël a commencé à évacuer une grande ville près de sa propre frontière nord avec ce pays.

Affaires mondiales Canada, de son côté, exhorte les ressortissants canadiens à quitter dès maintenant le Liban sur un vol commercial, pendant qu’il y en a encore.

L’organisation militante libanaise Hezbollah, qui dispose d’un important arsenal de roquettes à longue portée, échange des tirs avec Israël le long de la frontière depuis le début de la plus récente guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.

Le Hezbollah a également laissé entendre qu’il pourrait se joindre à cette guerre si Israël cherchait à anéantir le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. On s’attend généralement à ce qu’Israël lance une invasion terrestre de Gaza dans le cadre de sa guerre contre le Hamas, en réponse à son attaque sans précédent sur les civils du sud d’Israël le 7 octobre.

Le major‑général Darcy Molstad, commandant adjoint du Commandement des opérations interarmées du Canada, a indiqué vendredi aux journalistes que des officiers militaires canadiens se trouvaient déjà au Liban, en Israël, à Chypre et en Grèce afin de préparer une éventuelle évacuation de civils, si nécessaire.

Et mercredi soir, Affaires mondiales Canada a commencé à conseiller aux Canadiens d’« éviter tout voyage » au Liban « en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, des troubles civils, du risque accru d’attentats terroristes et du conflit armé en cours avec Israël ».

Au début de la semaine, le gouvernement fédéral recommandait plutôt aux Canadiens d’éviter les « voyages non essentiels » au Liban – un niveau de risque moins élevé que maintenant.

Julie Sunday, sous-ministre adjointe chargée des affaires consulaires à Affaires mondiales Canada, a précisé vendredi qu’environ 14 500 Canadiens s’étaient enregistrés sur la liste de ressortissants qui se trouvent actuellement au Liban. Elle s’est dite heureuse de constater que davantage de Canadiens se sont enregistrés.

Mme Sunday exhorte par ailleurs ces Canadiens à prendre dès maintenant des vols commerciaux au départ de Beyrouth, tant qu’ils le peuvent encore. « Ce sont des décisions vraiment difficiles à prendre, et nous le comprenons. Mais notre meilleur conseil est qu’il est temps de revenir au Canada », a-t-elle déclaré aux journalistes vendredi.

Sur son site internet, Affaires mondiales Canada précise que « si le conflit armé s’intensifie, les moyens commerciaux pour quitter le pays pourraient être affectés ».

« La capacité du gouvernement du Canada à fournir des services consulaires pendant un conflit actif, y compris l’évacuation des citoyens, peut être limitée », prévient-on.

Des vols de Tel-Aviv

Le 16e vol militaire transportant des Canadiens et leurs proches de Tel-Aviv vers Athènes est parti vendredi, et d’autres étaient prévus samedi et dimanche.

PHOTO COLE BURSTON, ARCHIVES REUTERS

Des Canadiens rapatriés d’Israël débarquent d’un vol en provenance d’Athènes, le 13 octobre.

Les responsables ont constaté une baisse de la demande pour ces vols. Ils ont exhorté toute personne cherchant à quitter Israël à rejoindre l’un de ces vols dès que possible.

De même, 33 autocars ont quitté la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, pour la Jordanie, et des préparatifs sont en cours pour d’autres passages dans les prochains jours.

Au total, le gouvernement canadien et l’armée ont aidé environ 1500 personnes à quitter le Proche-Orient.

Pendant ce temps, Mme Sunday a déclaré qu’Ottawa était au courant de la présence de 430 personnes dans la bande de Gaza qui sont soit des Canadiens, soit des résidents permanents du Canada ou des proches parents étrangers. Elle a déclaré que la situation à Gaza reste « incroyablement fluide », mais que le Canada n’a eu connaissance d’aucun décès de Canadien à l’intérieur de ce territoire palestinien.

On ne sait toujours pas si les Canadiens et leurs proches à Gaza pourront gagner l’Égypte, après que les dispositions pour de tels passages ont échoué le week-end dernier pour tous les étrangers se trouvant sur ce territoire. Le point de passage de Rafah, au sud de Gaza, a été endommagé par des frappes aériennes.

« Nous n’allons pas dire aux Canadiens de se diriger vers cette frontière tant que nous ne serons pas sûrs qu’elle sera ouverte, notamment pour les ressortissants étrangers », a précisé Mme Sunday.

Elle a déclaré que les responsables canadiens en Égypte étaient prêts à accueillir les Canadiens s’ils traversaient la frontière. « Nous veillons également à être prêts à rattraper le retard de l’autre côté, et je peux dire que c’est un gros effort », a-t-elle déclaré.