(Québec) Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) gère le projet du REM de l’Est comme « des amateurs » qui restent « les bras croisés » et qui n’agissent pas, jugent les oppositions, qui déplorent le traitement réservé par Québec aux experts qui remettent en question le projet piloté par la Caisse de dépôt et placement du Québec.

La Presse révélait mardi que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) conclut que d’autres options que le REM de l’Est doivent être envisagées en raison des nombreux inconvénients du projet. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également affirmé que le projet de la Caisse pour l’est de la métropole doit être « évalué en bonne et due forme » avant d’aller de l’avant.

Pour le chef de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, « le REM de l’Est, c’est un mauvais projet ».

« Au lieu d’insulter et de pointer du doigt tous les gens qui s’y connaissent en transport en commun, la CAQ devrait les écouter, parce qu’en matière de transport en commun à Montréal, la STM et l’ARTM sont des professionnels puis la CAQ, des amateurs », a-t-il dit mardi.

« Le REM de l’Est n’est pas un projet de transport collectif efficace, c’est un projet de développement immobilier qui sert les intérêts de la Caisse de dépôt plutôt que ceux des citoyens », a ajouté le député solidaire dans la circonscription d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc.

Les libéraux réclament de la transparence

Du côté de l’opposition officielle, la cheffe libérale Dominique Anglade critique « l’improvisation » du gouvernement Legault dans la gestion de ce dossier.

« L’ARTM remplit bien son mandat aujourd’hui en mettant sur la place publique les raisons pour lesquelles ce projet doit être mieux arrimé avec l’ensemble des services qui sont disponibles pour les gens de l’est de Montréal », a ajouté le critique libéral en transports, André Fortin. Il demande au gouvernement d’être transparent et de dévoiler les études qu’il possède pour justifier la réalisation du projet.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a pour sa part affirmé que « l’incompétence de la CAQ » fait en sorte que la Caisse de dépôt et placement « met en branle un projet en fonction uniquement de sa rentabilité ». Celui qui veut se présenter aux prochaines élections dans l’est de Montréal craint que les citoyens se retrouvent « encore une fois les mains vides ».

« Ce n’est pas un bon projet sur le plan des transports parce qu’il cannibalise la ligne verte, puis son tracé n’a pas de sens par rapport aux besoins. C’est un projet qui est problématique sur le plan environnemental. C’est un projet qui soulève des questions s’il est en mode aérien, au niveau de la qualité de vie des gens, la défiguration du quartier. Toutes ces questions-là, on les sait depuis longtemps. Puis, la CAQ demeure les bras croisés », a dit M. St-Pierre Plamondon.

Chantal Rouleau critiquée

Le REM de l’Est, dévoilé en 2020, compte 22 stations et s’étend sur 32 km du centre-ville vers l’est avec une antenne menant à Pointe-aux-Trembles. Sa mise en service est prévue en 2029. Le projet est évalué à 10 milliards de dollars.

La ministre déléguée aux Transports et responsable de Montréal, Chantal Rouleau, a affirmé à La Presse que le projet « va de l’avant » malgré tout et que « la Caisse n’a rien à répondre de l’avis » de l’ARTM, qui est l’organisme qui planifie le développement du transport collectif de la région métropolitaine.

« En s’attaquant à ce chien de garde, la ministre Rouleau joue le peu de crédibilité qu’il lui reste. Ce n’est pas à l’ARTM de retourner faire ses devoirs, c’est à Mme Rouleau de revenir avec un projet qui répond réellement aux besoins des gens de l’est de Montréal », a répliqué mardi Alexandre Leduc de Québec solidaire.

Avec Tommy Chouinard