(Ottawa) Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé mercredi la montée de l’agressivité et de la violence à l’égard des personnalités politiques et des journalistes, notamment les femmes, après que la numéro 2 du gouvernement Chrystia Freeland a été agressée verbalement.  

Samedi, un homme s’en est pris à la vice-première ministre, la suivant alors qu’elle se dirigeait vers un ascenseur lors d’un déplacement en Alberta (ouest). « Dégagez de cette province ! » ou « espèce de traître », lui lance-t-il dans la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, qui a suscité de nombreuses condamnations de la classe politique.  

La Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) a ouvert une enquête.

Justin Trudeau a déploré la hausse des menaces proférées à l’encontre des personnalités publiques, notamment « des femmes en position de pouvoir, que ce soit des parlementaires ou des journalistes ».

« C’est quelque chose qui doit nous inquiéter profondément en tant que démocratie », a-t-il déclaré lors d’un point presse.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau revendique mener une politique féministe.

Le chef du gouvernement s’est inquiété du fait que le débat politique devienne « plus amer, plus agressif » au Canada, en appelant à la « responsabilité » des chefs des différents partis canadiens.

Car, d’après M. Trudeau, la hausse des agressions et de la « toxicité » est liée à « la façon dont les débats se mènent au Parlement » et aux « propos » que les parlementaires s’adressent.

Des options concernant le renforcement de la sécurité des ministres, comme la présence de gardes du corps, sont à l’étude, a précisé M. Trudeau, en rappelant que le Canada reste un pays « paisible ».

« Nous devons nous assurer que les gens qui font leur travail et qui servent leur communauté et leur pays, y compris aux plus hauts niveaux, se sentent en sécurité, ne s’inquiètent pas pour leur famille », a-t-il dit.