(Vancouver) Le soleil brille à Vancouver, mais les ministres qui ont convergé dans la métropole britanno-colombienne pour la retraite du Cabinet libéral savent que les nuages noirs s’accumulent dans le ciel économique. Ils en ont entendu parler tout l’été dans leur circonscription. Et ils en entendront parler à leur retour dans la capitale fédérale, d’où l’accent qu’ils ont mis sur l’économie – entre autres dossiers. Survol, en vrac, de ce qui a été dit dans les corridors (et à huis clos, dans le premier cas).

Justin Trudeau et les prochaines élections

Il l’a affirmé publiquement à plus d’une reprise et l’a répété à ses ministres, mercredi. Justin Trudeau a la ferme intention d’être des prochaines élections générales. Ce qui se dit au Cabinet reste normalement au Cabinet, mais une source a confirmé à La Presse cette information que le Toronto Star avait rapportée le premier – avec ces précisions : les propos n’ont pas été formulés en réponse à des préoccupations exprimées par des membres du Conseil des ministres, et il n’y a pas de mutinerie en vue. Bref, on pourrait bien avoir droit à un duel Trudeau-Poilievre au prochain scrutin.

Justin Trudeau et l’inflation

On n’a pas encore entendu le premier ministre en marge de cette rencontre stratégique qui s’est mise en branle mardi. Il fera cependant ce jeudi une annonce économique sur « trois grandes mesures pour contrer l’inflation », dont une qui portera sur les soins dentaires, en lien avec l’entente qui a été conclue avec le NPD, a indiqué une source gouvernementale qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisée à parler publiquement. En début de journée, mercredi, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a insisté sur le fait qu’il était « très important […] de ne pas créer des problèmes plus graves pour notre économie », lorsqu’on lui a demandé ce qu’Ottawa pourrait faire pour venir en aide aux Canadiens étranglés par le coût de la vie.

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Chrystia Freeland, vice-première ministre du Canada

Chrystia Freeland et l’OTAN

La vice-première ministre Chrystia Freeland a tenté de faire taire – sans pour autant la démentir – une rumeur voulant qu’elle soit tentée de prendre les rênes de l’OTAN. « J’ai déjà beaucoup de travail et je prends mes responsabilités très au sérieux », a-t-elle déclaré, faisant référence au bruit qui court, dont le chroniqueur Paul Wells a fait état plus tôt cette semaine. Elle a ensuite été aidée dans sa tentative de désamorcer la rumeur par sa collègue aux Affaires étrangères, Mélanie Joly. « L’OTAN a décidé il y a plus d’un an et demi que [l’actuel] secrétaire général Jens Stoltenberg aurait un mandat d’un an de plus », a-t-elle précisé. « Donc, la question du leadership de l’OTAN n’est pas sur la table, présentement, à court terme. On a une énorme crise à gérer, la question de la sécurité de l’Europe. Je comprends qu’il y a beaucoup de spéculations ce matin, mais cette conversation n’a pas lieu à court terme », a-t-elle poursuivi. La tradition veut que ce soit un Européen qui dirige l’Alliance. Et elle est fermement établie : dans les faits, jamais un non-Européen n’en a été le secrétaire général. Jens Stoltenberg, qui est en poste depuis 2014, est norvégien.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Pascale St-Onge, ministre des Sports du Canada

Pascale St-Onge et l’or canadien

« J’y vois une déconnexion totale. » La ministre des Sports, Pascale St-Onge, a été stupéfaite d’apprendre que Scott Smith lui-même, dont le leadership à la tête de Hockey Canada est vigoureusement contesté, s’est présenté sur la glace pour décorer les joueuses de l’équipe féminine de hockey de la médaille d’or qu’elles ont remportée. « Ça me rend extrêmement sceptique face à la capacité de l’organisation à faire les changements qui sont attendus par les Canadiens », a déploré la ministre. Et que l’on parle de Scott Smith presque autant que du triomphe des hockeyeuses au Championnat du monde, c’est « tellement dommage », a ajouté la ministre. Car alors que l’organisation « fait face à des scandales majeurs » et « fait comme si de rien n’était », son image se détériore – et son financement fédéral est toujours gelé. « L’avenir de l’organisation est en péril. J’espère qu’elle en est consciente », a conclu Mme St-Onge.

PHOTO COLE BURSTON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères

Mélanie Joly et l’ambassade à Kyiv

L’ambassade du Canada en Ukraine, qui avait été en principe rouverte sans vraiment l’être, devrait être rouverte sous peu, a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. « Nous avons augmenté nos effectifs à Kyiv tout au long de l’été et nous allons continuer à les augmenter. Mon objectif, c’est de rouvrir l’ambassade pour le personnel sous peu », a déclaré la cheffe de la diplomatie canadienne. En mai dernier, en compagnie de Justin Trudeau, elle avait hissé l’unifolié devant l’ambassade pour marquer sa réouverture. Dans les faits, l’édifice est demeuré inoccupé, le personnel diplomatique ayant poursuivi ses activités hors site, à Kyiv – ce qui avait valu au gouvernement Trudeau de se faire accuser de verser dans la « politique spectacle ». La ministre Joly a aussi signalé au passage qu’Ottawa imposerait de nouvelles sanctions à la Russie bientôt.