(Ottawa) Le Canada et le Japon ont lancé des pourparlers visant à partager des renseignements militaires, alors que les deux pays tentent de contrer les menaces croissantes de la Chine et de la Russie.

« Grâce à l’échange de renseignements, nous serons en mesure de mieux contrer les menaces chez nous et de travailler avec nos partenaires pour créer une plus grande stabilité dans la région », a écrit sur Twitter mardi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

Elle a rencontré son homologue japonais Yoshimasa Hayashi à Tokyo, adoptant un plan d’action pour renforcer la coopération en matière de défense et de sécurité économique.

Ce plan comprenait le lancement de pourparlers officiels sur le pacte de partage de renseignements, surnommé l’Accord général de sécurité relatif à l’échange d’informations.

Les deux parties visent à parvenir à un accord « dès que possible » pour faciliter le partage d’informations et renforcer davantage la coopération entre leurs armées, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon a des accords similaires de partage de renseignements avec l’OTAN et avec huit pays individuels, dont les États-Unis, l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Inde et la Corée du Sud.

Pour sa part, le Canada fait partie de l’alliance du renseignement Five Eyes, qui comprend l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le Japon a approfondi la coopération en matière de défense au-delà de son allié clé, les États-Unis, ces dernières années, face à l’affirmation croissante de la Chine dans la région ainsi qu’à la crainte croissante que l’invasion de l’Ukraine par la Russie puisse enhardir davantage Pékin.

Mardi, le Japon et le Canada ont également convenu d’étendre et d’approfondir leurs liens militaires en organisant des exercices conjoints entre les pays ainsi qu’avec les États-Unis.

Ils ont souligné l’importance de travailler ensemble pour garantir l’ordre international fondé sur des règles et se sont engagés à parvenir à une vision « indopacifique libre et ouverte », que le Japon a promue avec les États-Unis et d’autres démocraties qui partagent les préoccupations concernant l’influence croissante de la Chine dans la région.

Mme Joly a souligné que la stratégie de développement du Canada pour l’Indo-Pacifique « visera à compléter les efforts déployés par des partenaires partageant les mêmes idées, y compris la vision du Japon ».

Les libéraux subissent des pressions depuis des mois pour qu’ils publient leur stratégie indopacifique, dont les groupes industriels espèrent qu’elle définira les pays dont Ottawa prévoit de se rapprocher et ceux que le gouvernement considère comme risqués.

Mme Joly a promis que la stratégie viendrait avant la fin de l’année, quelque temps après que le gouvernement chinois a organisé un sommet majeur la semaine prochaine sur ses objectifs pour les années à venir.

Le Japon, pays aux ressources rares, cherche également à coopérer davantage avec le Canada pour garantir l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié.

De plus, le Japon et le Canada ont convenu de renforcer les échanges techniques sur la technologie nucléaire, y compris ceux concernant les petits réacteurs modulaires que le premier ministre Fumio Kishida a ordonné à un groupe gouvernemental d’examiner comme une option possible pour le développement futur.

Les pénuries d’approvisionnement énergétique et la hausse des coûts des services publics ainsi que la pression pour atteindre un objectif de neutralité carbone en 2050 ont incité le gouvernement de M. Kishida à mettre davantage l’accent sur l’énergie atomique des années après la fermeture de nombreuses centrales nucléaires japonaises à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011.

Avec des informations de l’Associated Press