(Québec) Faisant face à d’importants défis, la cheffe libérale Dominique Anglade choisit les vétérans de son équipe pour occuper les postes d’officiers parlementaires. Marc Tanguay hérite des fonctions de leader parlementaire et Enrico Ciccone, de celles de président du caucus.

La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) a fait connaître mercredi ses nouveaux officiers parlementaires. Le vétéran Marc Tanguay, élu pour la première fois en 2012, deviendra le bras droit de Dominique Anglade au Salon bleu à titre de leader parlementaire – une fonction qu’il a par ailleurs occupée pendant le mandat précédent, de 2019 à 2020.

Le leader parlementaire agit comme principal stratège et conseiller en matière de procédure parlementaire auprès de son groupe et doit notamment veiller au respect des droits de chacun des députés de sa formation. Une tâche qui s’annonce déjà ardue pour les libéraux, qui sont pour l’heure le seul groupe de l’opposition officiellement reconnu à l’Assemblée nationale.

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Marc Tanguay

Marc Tanguay devra d’ailleurs participer à la négociation d’une entente visant à reconnaître le Parti québécois et Québec solidaire comme groupes parlementaires. Pour le moment, Dominique Anglade entretient un flou quant à la position de sa formation politique. Lors du caucus postélectoral, la semaine dernière à Yamachiche, elle a lié son appui à leur reconnaissance à la réforme du parlementarisme.

« S’il n’y a pas d’ouverture du gouvernement par rapport à une réforme parlementaire, ça va être très difficile », a-t-elle précisé. De son côté, François Legault s’est dit ouvert à convenir d’une entente similaire à celle de 2018 qui avait permis la reconnaissance de Québec solidaire et du Parti québécois.

Pour être reconnu comme groupe parlementaire, un parti doit avoir obtenu 20 % des voix ou fait élire 12 députés. Ce statut permet aux partis de l’opposition d’avoir plus de budget et de temps de parole au Salon bleu, notamment. Il peut être accordé à d’autres formations politiques qui ne remplissent pas ces critères si tous les partis reconnus acceptent de façon consensuelle.

Malgré la pire défaite de leur histoire en matière de suffrages exprimés (14,37 % des voix), les libéraux sont parvenus à faire élire 21 députés le 3 octobre, ce qui leur confère le statut d’opposition officielle. Mais Québec solidaire et le Parti québécois ont fait mieux que le PLQ en récoltant respectivement 15,43 % et 14,61 % des voix.

Enrico Ciccone, président du caucus

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Enrico Ciccone

Le député de Nelligan, Monsef Derraji, reprendra ses fonctions de leader parlementaire adjoint, tout comme la députée de Jeanne-Mance–Viger, Filomena Rotiroti, qui demeurera whip en cheffe de l’opposition officielle.

Enrico Ciccone, qui a été élu pour un deuxième mandat dans Marquette, deviendra le président du caucus libéral, qui fait place à beaucoup de sang neuf avec l’arrivée de plusieurs recrues. La moitié du caucus libéral ne sollicitait pas de nouveau mandat le 3 octobre. Il succède à Pierre Arcand.

« Ce sont des personnes qui cumulent plusieurs années d’expérience et en lesquelles j’ai pleinement confiance. Le Québec fait face à des défis majeurs, et les Québécois pourront compter sur une équipe libérale solide et dynamique à l’Assemblée nationale », a fait valoir Mme Anglade dans un communiqué.

Sa formation politique sera aussi confrontée à des défis financiers et de reconstruction. Dominique Anglade a reconnu des problèmes liés à l’organisation et a insisté sur l’importance de maintenir « une présence sur le terrain » afin de regagner l’appui des francophones qui ont boudé le PLQ lors du scrutin.

Le creux historique de 14,37 % des suffrages exprimés aura aussi un impact significatif sur les finances du parti, alors que les formations politiques reçoivent une allocation annuelle calculée notamment en fonction du nombre de votes obtenus. Cette somme tourne autour de 1,70 $ par vote. Par ailleurs, près de 90 candidats sur 125 ont obtenu moins de 15 % des voix, le seuil minimum pour être admissible au remboursement de 50 % des dépenses électorales par le Directeur général des élections.

Avec Vincent Larin, La Presse