(Québec) Le Parti québécois estime que le Québec devrait s’inspirer de la démarche nationaliste de l’Alberta et de sa « Loi sur la souveraineté de l’Alberta au sein d’un Canada uni ».

« L’Alberta va beaucoup plus loin que la CAQ en indiquant que, lorsqu’une loi fédérale empiète sur un pouvoir de l’Alberta ou crée un préjudice à l’Alberta, bien, il y a un mécanisme où l’Alberta suspend l’effet de cette loi fédérale », a affirmé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon vendredi en point de presse à l’Assemblée nationale.

Le projet de loi déposé par le gouvernement conservateur uni de Mme Smith est controversé : il donnerait au cabinet de Mme Smith le pouvoir de réécrire les lois provinciales sans débat à l’Assemblée législative, dans le but de repousser les « excès d’Ottawa ».

Il permettrait également au cabinet d’ordonner à toutes les entités provinciales de ne pas utiliser de ressources provinciales pour faire respecter des règles fédérales jugées « préjudiciables aux intérêts de l’Alberta ».

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a réagi en affirmant que beaucoup d’Albertains sont préoccupés par le fait que le gouvernement de l’Alberta choisisse d’outrepasser le pouvoir législatif, « de dévaloriser le travail des parlementaires ».

M. St-Pierre Plamondon estime de son côté que « l’Alberta agit davantage que la CAQ en mettant des limites à un gouvernement fédéral qui, pour revenir au sujet de nos lois, là, manquent de respect envers les assemblées nationales, les gouvernements de chaque province canadienne ».

Inspirant

Son collègue, le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé, affirme qu’il faudrait s’inspirer de cette démarche. « C’est un gouvernement qui, évidemment, est contesté à certains égards dans cette province-là, puis ils ont cette volonté, ils ont un volontarisme qui sera jugé positivement ou négativement par les citoyens de l’Alberta. Ce n’est pas à nous à juger de ça. Mais force est de constater que, dans leurs actions, il y a un volontarisme qui fait en sorte que ce n’est pas juste l’Alberta d’abord, c’est l’Alberta tout le temps, à moins d’avis contraire. Ça devrait inspirer le Québec », a-t-il dit.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Pascal Bérubé

Ils sont plus nationalistes que la CAQ, c’est vrai, avec leur politique actuelle, leurs intentions actuelles puis ils le verbalisent puis ils le font, eux autres. […] Puis, je veux dire, l’Alberta a dépassé le gouvernement du Québec en matière de nationalisme. Il faut le faire.

Pascal Bérubé, député péquiste de Matane-Matapédia

La première ministre de la province, Danielle Smith, a présenté mardi son projet de loi intitulé « Loi sur la souveraineté de l’Alberta au sein d’un Canada uni ». En vertu de cette loi, le cabinet devra obtenir l’appui de la majorité de l’Assemblée, dans une résolution, afin de lui permettre de lutter contre ce qu’il considère être une intrusion fédérale dans les domaines provinciaux.

Une fois que Mme Smith et son cabinet auront obtenu ce feu vert, ils seront libres de réécrire les lois et d’ordonner aux agences publiques provinciales d’ignorer les lois et politiques fédérales, sans aucune autre surveillance de l’Assemblée législative.

Le vice-premier ministre de l’Alberta Kaycee Madu a contesté cette lecture et estime que le projet de loi sur la « souveraineté » de la province n’accorderait pas au cabinet le pouvoir unilatéral de réécrire des lois à huis clos, mais des amendements pourraient être nécessaires afin de clarifier ce point.

Avec La Presse Canadienne