(Québec) Le Parti libéral du Québec (PLQ) a envoyé lundi des messages contradictoires concernant la nomination controversée d’Amira Elghawaby comme étant la nouvelle représentante fédérale de la lutte contre l’islamophobie.

Dans un premier temps, la députée libérale de la circonscription de Westmount–Saint-Louis, Jennifer Maccarone, a fustigé le gouvernement Legault, qui réclame sa démission. Mme Elghawaby a écrit par le passé que la « majorité des Québécois » semblaient « influencés par un sentiment antimusulman ».

« Après la loi 21 et son refus de reconnaître le racisme systémique, la CAQ démontre encore une fois une rigidité sans nom et un manque d’humanité en ne soutenant pas la nomination de Mme Elghawaby. Les Québécois veulent bâtir des ponts et non se diviser », a écrit sur Twitter la porte-parole de l’opposition officielle en matière de lutte contre le racisme. Son message a depuis été effacé.

Un peu plus tard sur Twitter, le chef par intérim du Parti libéral, Marc Tanguay, a corrigé le tir. Selon lui, les propos tenus par Mme Elghawaby sont « inacceptables et insultants ».

« Mme Elghawaby doit s’excuser pour ses propos inacceptables et insultants. Nous jugerons de la sincérité de sa démarche », a-t-il déclaré.

Plus tôt aujourd’hui, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a confirmé qu’Amira Elghawaby restera en poste malgré la controverse. La semaine dernière, en entrevue avec La Presse, cette dernière avait affirmé que sa chronique publiée dans le Ottawa Citizen avait été mal comprise.

« Je veux être très claire. Je ne crois pas que la vaste majorité des Québécois sont islamophobes », avait-elle affirmé. La représentante fédérale contre l’islamophobie avait ensuite expliqué qu’elle s’était appuyée dans sa chronique sur un sondage Léger qui affirmait que 88 % des Québécois qui appuyaient la loi 21 avaient une perception négative de l’islam.

À Québec, le Parti québécois a affirmé lundi que M. Trudeau doit être jugé responsable de la crise entourant la nomination de cette nouvelle représentante dans la lutte contre l’islamophobie.

« On questionne beaucoup la décision de celui qui l’a mise en place, c’est-à-dire le premier ministre Justin Trudeau. Avait-il fait les vérifications diligentes, à savoir quelles étaient les déclarations incendiaires qu’elle avait prononcées, y compris dans des textes publiés dans certains médias du Canada anglais et qui tendent à démontrer que ses préjugés anti-Québec sont assez profondément ancrés ? », a questionné le député péquiste Joël Arseneau.

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a pour sa part affirmé qu’il souhaitait des explications supplémentaires de la part de Mme Elghawaby.

« Il faut qu’elle s’explique parce que son rôle est important. La lutte contre l’islamophobie et la haine, c’est important. Il faut qu’on avance au Québec sur cette question-là et il faut le faire sans se pointer du doigt », a-t-il dit.