(Montréal) Au moment où les partis d’opposition à Québec réclament la tenue d’une commission parlementaire pour entendre la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, sur les raisons de son départ, la principale intéressée assure que sa décision n’est pas motivée par un désaccord avec le gouvernement Legault.

« Comprenez-moi bien, je ne suis pas en conflit avec personne, répond Mme Brochu en conférence de presse, mercredi, dans le cadre de la publication des résultats de la société d’État. Je ne suis pas en conflit avec le gouvernement. »

Mme Brochu a annoncé au début du mois de janvier qu’elle quittait son poste le 11 avril prochain, soit avant la fin de son mandat. Avant cette annonce, des rumeurs ont circulé selon lesquelles Mme Brochu aurait des relations tendues avec le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, ce qu’il a nié.

Après l’annonce du départ de Mme Brochu, les principaux partis d’opposition estimaient qu’il y avait « anguille sous roche » et voulaient entendre la dirigeante au sujet des raisons qui ont motivé son départ et sur de possibles dissensions avec le gouvernement.

« Ce n’est pas ça, assure Mme Brochu. C’est une mouvance personnelle, c’est une mouvance organisationnelle. Pour la suite des choses, il est sain qu’il y ait quelqu’un qui soit plus approprié que moi pour gérer la suite de ce qui est à bâtir. »

Elle juge qu’Hydro-Québec a besoin d’une personne avec un profil différent pour la prochaine étape. Pour illustrer son propos, elle a comparé le plan stratégique d’Hydro-Québec à la construction d’une maison. Comme une architecte, elle estime que sa force est de dessiner les contours du plan stratégique en collaboration avec les acteurs de la société civile. La prochaine étape nécessiterait une personne dont la force serait l’exécution opérationnelle, selon elle. « Comprenez-moi bien, construire la maison, c’est plus difficile que la dessiner. »

La présidente sortante est heureuse d’avoir entamé une conversation sur l’avenir énergétique du Québec dans un contexte où la transition énergétique nécessitera de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en électricité. « Je pars sereine et heureuse de la conversation publique qui a cours présentement sur l’énergie. »

Mme Brochu a aussi mentionné qu’à 60 ans, elle avait envie de faire autre chose. « À 60 ans, je ne veux pas arrêter de travailler, je vais continuer à travailler, je ne sais pas ce que je vais faire. Je vais faire autre chose, mais c’est le temps pour moi de réfléchir à la suite de ma propre vie. »