(Québec) Cinq mois après avoir obtenu le score le plus bas du Parti québécois (PQ) aux élections générales depuis sa fondation, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon dit être « serein » quant au vote de confiance auquel il se soumettra samedi.

Il ne s’est toutefois pas avancé jusqu’à fixer le seuil d’appui qu’il souhaite obtenir pour continuer.

Les péquistes seront réunis en congrès samedi dans un hôtel de Sherbrooke et ce sera la première fois que M. St-Pierre Plamondon, couronné chef en octobre 2020, passera l’épreuve du vote de confiance des membres.

Dans une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée mardi, le leader indépendantiste a dit qu’il faisait confiance aux membres.

« Je suis très serein par rapport à cette question, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphonique au terme d’une tournée en Europe. C’est un processus normal et absolument nécessaire dans notre parti. »

Le chef a refusé de s’aventurer à établir un seuil acceptable ou espéré d’appuis des membres pour la continuation de son mandat.

« J’ai fait le meilleur travail que j’ai pu depuis qu’on m’a donné le mandat d’être chef. Je vais laisser les membres décider si mon travail mérite leur appui. Je prépare un congrès qui est quand même substantiel. Quant au vote de confiance, c’est sérénité qui est le mot. »

Les règles de la formation prévoient que le chef doit se soumettre à un vote de confiance, un exercice qui a parfois été douloureux, voire fatidique, pour ses prédécesseurs.

En 2005, Bernard Landry, alors chef de l’opposition, avait démissionné après avoir obtenu l’appui de 76,2 % des délégués au congrès, à la surprise générale. M. St-Pierre Plamondon pourrait-il faire de même ?

« Non, parce que j’ai l’appui constant des membres et des instances dans notre action. On est dans un parti politique capable de dialogue et surtout en mode solution. Dans l’adversité qu’on a vécue avant les élections, ça a beaucoup aidé d’avoir des gens en mode solution, capables de s’unir. »

Rappelons que le PQ a fait élire seulement trois députés à l’Assemblée nationale aux élections d’octobre dernier, soit sept de moins qu’en 2018.

Le parti a recueilli 600 000 voix en 2022, soit 14,61 % des suffrages, par rapport à 687 995 (17,08 %) en 2018.

Le chef péquiste peut tout de même tabler sur une tendance favorable qui semble se dessiner. Selon le plus récent sondage Léger paru en février, sa formation aurait gagné 3 % dans les intentions de vote, à 18 %, par rapport au scrutin d’octobre.

La souveraineté serait également en remontée dans l’électorat, avec 38 % d’appuis à l’option chez les répondants, soit 6 points de plus que le dernier sondage sur cette question effectué par Léger et Le Devoir en 2018.

En outre, le PQ est toujours premier dans la récolte de financement populaire, soit les contributions versées par les électeurs.

Outre le départ fracassant de Bernard Landry, les congrès du PQ ont été des épreuves périlleuses pour d’autres chefs aussi.

En 1996, Lucien Bouchard, malgré l’aura qui l’entourait à la suite du référendum de 1995, avait récolté 76,7 % des voix des militants péquistes.

Mais Jacques Parizeau, en 1992, avait raflé 92 % des suffrages de ses troupes.

En 1982, après avoir menacé de démissionner, le père fondateur du PQ, le premier ministre René Lévesque, avait obtenu un score de 95 %.