(Québec) Gabriel Nadeau-Dubois admet que d’accuser le gouvernement Legault de réaliser le « wet dream » de Gaétan Barrette avec sa réforme en santé « n’était pas [sa] meilleure ». Le chef solidaire, tout comme les leaders libéral et péquiste, reproche par ailleurs au premier ministre de s’en prendre publiquement à la présidente de la FIQ.

« Ce n’était pas ma meilleure, disons ça comme ça. Les périodes de questions, c’est des moments émotifs. Et, dans le feu de l’action, c’est une expression qui est sortie de la bouche, puis, c’est ça, ce n’était vraiment pas ma meilleure. Je n’ai pas de problème de reconnaître ça », a admis le chef parlementaire de Québec solidaire qui a parlé mardi d’une expression « un peu trop imagée, puis trop connotée ».

Le dépôt par le ministre Christian Dubé du projet de loi 15 visant à rendre le système de santé et des services sociaux plus efficace a provoqué des échanges corsés au Salon bleu, la semaine dernière. Alors qu’il interrogeait le premier ministre, Gabriel Nadeau-Dubois a accusé François Legault de réaliser le « wet dream » de Gaétan Barrette. Sa déclaration a fait beaucoup de bruit.

Ce n’est pas comme ça que je veux parler au Salon bleu. […] Je suis capable de faire mieux que ça, puis c’est ce que je vais faire.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire

Gabriel Nadeau-Dubois a indiqué mardi qu’il s’était « laissé emporter » par l’intensité des échanges. « Ce n’était pas préparé, ce n’était pas une ligne préparée. […] La politique, c’est aussi des passions. Des fois, notre passion prend le dessus sur notre intellect. C’est ce qui est arrivé dans mon cas jeudi dernier », a-t-il dit.

Le chef solidaire a ajouté que sur le fond, sa formation s’oppose à la réforme de Christian Dubé, mais qu’il offre sa pleine collaboration au ministre pour la suite.

Une sortie indigne, selon le PQ

Tour à tour, les partis d'opposition ont dénoncé les propos du premier ministre envers la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard. Lundi, François Legault a partagé la chronique de Patrick Lagacé intitulée « Chialer pour chialer » en reprenant une phrase de son texte.

« Il faut parler de Julie Bouchard, présidente de la FIQ, le grand syndicat des infirmières », a écrit M. Legault sur son compte Twitter.

« Je ne trouve pas ça digne. En fait, je trouve ça décevant parce qu’on était en train de créer un espace pour tout le monde de faire avancer la santé », a lancé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. « Je demande au premier ministre de corriger le tir et de donner un espace de bonne foi à tout le monde », a-t-il ajouté.

« C’est un peu particulier d’interpeller la présidente d’un groupe en particulier. Je pense que le premier ministre a un mandat, avec 90 députés, de déposer son projet de loi. Maintenant, il doit rassembler. Je ne pense pas que c’est un geste rassembleur que de faire ça », a souligné le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.

« Certains diront : c’est seulement un tweet, mais je pense que c’est révélateur de l’attitude de François Legault. François Legault est en mode confrontation. […] Et le fait qu’il interpelle comme ça, directement par son nom, une dirigeante syndicale, ça illustre que François Legault, il veut se chicaner avec les syndicats et, de toute évidence, c’est ce qu’il fait », a soutenu Gabriel Nadeau-Dubois.