(Montréal) La pandémie a fait bondir le nombre d’animaux de compagnie dans les foyers québécois. Pour assurer leur bien-être, Québec investira 8 millions pour embaucher au moins 20 inspecteurs qui répondront aux plaintes de maltraitance. Une tournée de consultations sur le bien-être des chats et des chiens sera aussi menée au cours des prochains mois à travers la province.

Au Québec, un ménage sur deux possède un animal de compagnie. Selon un sondage de l’Association des médecins vétérinaires du Québec, il y aurait 2,1 millions de chats et 1,1 million de chiens dans la province.

« La place qu’occupent les animaux de compagnie dans la vie des gens est assez exceptionnelle », a déclaré en point de presse à Québec le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), André Lamontagne, dont le ministère a la charge du dossier du bien-être animal.

« Une chose qui est assez particulière, c’est que pendant la pandémie, on a eu une augmentation d’un tiers : il y a eu 33 % de plus de ménages qui ont décidé d’introduire un animal de compagnie dans leur vie et on sait qu’une fois qu’on fait ça, on est des amis pour longtemps », a-t-il ajouté.

En 2022-2023, le MAPAQ a reçu plus de 4000 plaintes en vertu de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal. Ses inspecteurs ont réalisé 6732 inspections. Le MAPAQ compte 23 inspecteurs et 7 vétérinaires qui se consacrent au bien-être animal et collabore avec 34 « ressources » au sein d’organismes partenaires.

Tournée québécoise

Avec l’augmentation du nombre d’animaux de compagnie, le ministre Lamontagne a aussi demandé à la députée d’Iberville et adjointe gouvernementale au bien-être animal, Audrey Bogemans, de faire une tournée dans tout le Québec pour consulter différents intervenants. Sept rencontres auront lieu avec une trentaine d’organisations.

De mai à septembre, elle rencontrera des groupes tels que la SPCA et l’Ordre des vétérinaires ainsi que des éleveurs de chats et de chiens, des propriétaires de chiens de traîneau et des représentants de municipalités.

« On rencontre les gens qui sont aux premières lignes, qui agissent sur le terrain, parce que je suis convaincue qu’en étant directement en lien avec la réalité, qu’ils ont les solutions pour faire avancer le dossier du bien-être animal », a-t-elle souligné.

Les rencontres porteront sur les permis, le processus d’inspection des lieux de garde et la notion de responsabilité en matière de bien-être animal. « On veut élargir la réflexion et on veut engager les groupes qui sont impliqués chaque jour dans ce dossier-là », a ajouté le ministre Lamontagne.

La Loi sur le bien-être animal a été adoptée en 2015. Auparavant, les animaux de compagnie étaient considérés comme des « biens meubles », a-t-il rappelé.

« Les Québécois démontrent une grande sensibilité envers le bien-être des animaux et les mentalités ont évolué au fil des années », a souligné le ministre. « La loi [a reconnu] que les animaux sont dotés de sensibilité et ils ont des impératifs biologiques et que le bien-être et la sécurité des animaux, c’est une responsabilité individuelle et collective. »