(Québec) Québec solidaire (QS) n’exclut pas de quitter Twitter un jour. Le chef parlementaire du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, se dit inquiet de la tendance que prend le réseau social depuis sa prise de contrôle par le fantasque homme d’affaires Elon Musk.

M. Nadeau-Dubois est également préoccupé par l’attitude du chef conservateur Pierre Poilievre.

« Je trouve ça inquiétant pour la démocratie au Québec et au Canada de voir un chef de parti solliciter l’intervention d’un milliardaire étranger pour décrédibiliser un média d’ici », a-t-il affirmé en point de presse mardi.

Dimanche, M. Poilievre s’est félicité de la décision d’Elon Musk d’accoler l’étiquette « média financé par le gouvernement » au compte Twitter de CBC. Il s’agissait d’une demande du chef conservateur.

« La politique de Twitter définit les médias financés par le gouvernement comme des médias où le gouvernement “peut intervenir à des degrés divers dans le contenu éditorial”, ce qui n’est clairement pas le cas pour CBC/Radio-Canada », a indiqué le diffuseur public sur son compte Twitter.

Le premier ministre, François Legault, est resté prudent sur le sujet. « Je ne pense pas qu’on puisse comparer les médias russes ou chinois avec les médias canadiens comme Radio-Canada », a-t-il simplement dit.

M. Legault n’a pas encore rencontré le chef conservateur fédéral, mais assure qu’il va le faire éventuellement.

De son côté, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, pense que les propos de M. Poilievre sont injustes envers la CBC. Du même souffle, il affirme toutefois que des questions se posent sur le traitement médiatique de la CBC et de Radio-Canada.

« Sur des sujets comme l’immigration, la laïcité, les lieux de prière, le multiculturalisme, le fédéralisme, est-ce que c’est normal qu’un diffuseur public prenne un point de vue et lui donne énormément d’espace et donne peu d’espace à d’autres points de vue ? » a questionné M. St-Pierre Plamondon.

Le chef libéral, Marc Tanguay, a condamné la campagne du chef conservateur fédéral contre la CBC. « C’est tout à fait inacceptable […] C’est important les médias, c’est notre démocratie », a-t-il lancé.

Le PQ et le PLQ n’envisagent pas de quitter Twitter.