(Ottawa) Après que sa nomination comme gardienne temporaire de l’éthique à Ottawa eut indigné l’opposition, la belle-sœur du ministre LeBlanc, Martine Richard, a décidé de se retirer du poste.

« Au nom du Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique, je vous informe qu’à compter d’aujourd’hui, le 19 avril 2023, Martine Richard a avisé le Bureau du Conseil privé (BCP) qu’elle n’exercera plus ses fonctions de commissaire par intérim », a-t-on indiqué par voie de communiqué.

La sœur de la femme du ministre LeBlanc continuera d’y occuper le poste d’avocate générale principale, a-t-on spécifié dans cette déclaration attribuée à la directrice des communications du commissariat, Melanie Rushworth.

En raison de la vacance au poste, « il y a des décisions auxquelles le Commissariat ne peut pas donner suite en raison des fonctions que seul un individu occupant le poste de commissaire peut assumer » en vertu des lois, a-t-elle ajouté.

La nomination de Mme Richard, fin mars, avait été descendue en flammes par l’opposition.

« On peut presque imaginer la conversation entre le ministre libéral des Affaires intergouvernementales, qui a été reconnu coupable d’avoir enfreint la Loi sur les conflits d’intérêts, et le premier ministre, qui a violé la Loi deux fois », se moquait le 30 mars dernier le chef Pierre Poilievre à la période des questions.

« Ils se disent : “Comment pourrions-nous arrêter d’être reconnus coupables ? Je sais ! En nommant ma belle-sœur commissaire à l’éthique ! Quel plan ! C’est béton !” . Le problème, c’est que bientôt, ils seront à court d’amis et de membres de la famille », avait-il raillé.

Le processus de nomination pour le prochain commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a été lancé le 28 mars 2023 par le Bureau du Conseil privé.

Le poste de commissaire est vacant depuis le départ de Mario Dion, le 21 février dernier, pour des raisons de santé. Nommé par le gouvernement Trudeau, il était en selle à titre d’agent indépendant du Parlement depuis cinq ans.

Pendant son mandat, il a tapé sur les doigts de plusieurs ministres libéraux, dont Justin Trudeau lui-même, qu’il a sévèrement blâmé en 2019 pour avoir exercé des pressions inappropriées sur la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, dans l’affaire SNC-Lavalin.

Ont aussi été épinglés la ministre Mary Ng, qui a octroyé des contrats à la firme de relations publiques de son amie Amanda Alvaro, et le ministre Dominic LeBlanc, qui s’est placé en situation de conflits d’intérêts en approuvant un permis de pêche à une entreprise qui employait un cousin de sa femme.