Vols ratés en raison d’embouteillage Les automobilistes doivent développer « le réflexe d’aller s’informer au 511 », dit Guilbault

(Québec) La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, estime que ça n’a « pas de bon sens » que des gens aient raté leur vol en raison d’un embouteillage monstre causé par des travaux de son ministère, mais elle a peu de solutions à offrir, si ce n’est que d’avoir le réflexe de « s’informer au 511 » pour les automobilistes.

« Quand je vois des gens qui se promènent avec leurs valises sur les accotements d’autoroute parce qu’ils ont peur de rater leur vol, et pour certains qui ont malheureusement raté leur vol, je trouve que ça n’a pas de bon sens », a indiqué M^me Guilbault lors d’une mêlée de presse mercredi.

Elle réagissait à la congestion monstre qui a paralysé l’autoroute 20 et provoqué des retards pour des voyageurs qui se dirigeaient vers l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau.

Par exemple, un groupe de cégépiens a raté son vol vers Athènes, et d’autres voyageurs comme Nicole Beaulieu et son mari Gilles ont manqué leur vol vers la France et ont dû racheter des billets à 1700 $ pour partir en vacances.

Solution 511

M^me Guilbault souligne toutefois que les travaux sur l’échangeur Saint-Pierre, qui ont causé ce bouchon, étaient nécessaires. « C’est la même chose chaque année, toujours la saison des chantiers, on n’a pas le choix pour entretenir nos routes, nos autoroutes, nos ponts. Il y a un défi de mobilité chaque année, chaque fois qu’on commence la saison des chantiers », a-t-elle expliqué.

Elle affirme être en train de « réfléchir aux meilleurs moyens de communication » pour stimuler le « réflexe d’aller s’informer sur le 511 ». Il est nécessaire que « les gens développent ce réflexe là d’aller s’informer des chantiers et prévoir leurs déplacements en conséquence », a-t-elle dit.

Le site internet du 511 recense des centaines d’avertissements sur des entraves routières en vigueur. Seulement pour l’île de Montréal, on en compte 43. À ceux-là, il faut en ajouter 66 pour les régions de Lanaudière et Laurentides, 55 en Montérégie et 18 à Laval. Dans la région de Québec, on dénombre 67 entraves en place sur le réseau du MTQ. À noter, ces entraves n’incluent pas les centaines de chantiers réalisés par les Villes sur les routes locales.

« On voit les meilleurs moyens pour le meilleur taux de pénétration pour que les gens développent ce réflexe-là d’aller s’informer des chantiers et prévoir leurs déplacements en conséquence », poursuit la ministre.

M^me Guilbault croit également que sa nouvelle politique de retirer les cônes orange sur des chantiers inactifs depuis plus de 72 heures permettrait d’améliorer la mobilité. « Je veux qu’on le fasse sur nos autoroutes. Systématiquement, on voit des files de cônes orange sur nos autoroutes. Chaque fois qu’on va pouvoir tasser des cônes et redonner des voies aux automobilistes quand il y aura plus de 72 heures d’inactivité sur nos chantiers, on va le faire », a-t-elle affirmé.

Casse-tête

Mais pour ce qui est de la planification des chantiers, il n’y a pas énormément de solutions. Il n’est pas toujours possible d’effectuer des travaux la nuit. « On le fait déjà quand c’est possible. Ce n’est pas possible tout le temps. C’est effectivement plus compliqué des fois, il y a la rareté de main-d’œuvre, il y a les coûts, mais on le fait quand c’est possible », a expliqué la ministre. Quant aux travaux qui ont provoqué des bouchons, ils ont été faits la fin de semaine pour éviter de nuire durant les heures de bureau.

« Et souvent, si on prend l’exemple de cette fin de semaine, on a à Mobilité Montréal, un sous-comité qui s’appelle le sous-comité de la coordination des entraves de fin de semaine, parce que souvent, on fait des travaux la fin de semaine. […] La fin de semaine, il y a moins de gens sur les réseaux », a-t-elle dit.

À Montréal, cette fameuse saison des chantiers commence à peine. Pour la fin de semaine prochaine, par exemple, l’autoroute Ville-Marie sera fermée dans les deux directions et des travaux auront lieu sur l’autoroute 40. C’est sans compter les travaux de réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

« C’est toujours le casse-tête. […] Il faut trouver l’équilibre, une espèce d’ordonnancement et de priorisation de nos chantiers dans la réalité de l’état de nos infrastructures. C’est ça, le défi. Les ponts, les ponceaux, les viaducs, les tunnels, les routes, les autoroutes, il y a un vieillissement de nos infrastructures. Idéalement, il faudrait tout refaire en même temps, mais ce n’est pas possible », a dit M^me Guilbault.

Avec la collaboration de Pierre-André Normandin, La Presse

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