(Québec) Québec solidaire espère faire des gains en région en misant sur son opposition aux réformes « centralisatrices » de la santé et de l’éducation du gouvernement caquiste. C’est là que la population souffrira de cette décision de « concentrer tous les pouvoirs dans les mains des ministres », plutôt que dans les communautés locales, estime Manon Massé.

« Dans les faits, ce gouvernement se targue d’être le gouvernement des régions, mais ses deux réformes [Dubé, en santé, et Drainville, en éducation] centralisatrices ne vont ramener aucun employé dans nos services publics », a déploré Manon Massé en entrevue.

Les militants de Québec solidaire se réuniront vendredi, samedi et dimanche prochain lors d’un conseil national à Saint-Hyacinthe dont le thème central sera une grande tournée des régions, où la formation politique peine à percer.

Le parti va donc proposer aux membres de tenir des consultations « dans le cadre de cette tournée sur les meilleures manières d’assurer une couverture et une qualité des services publics partout sur le territoire du Québec » et estime que le gouvernement Legault entreprend « une centralisation sans précédent des deux grands réseaux de services publics québécois, éloignant les lieux de prise de décision des citoyens et citoyennes qui ont droit aux services sociaux, de santé et d’éducation ».

« Quand Jean-François Roberge était ministre de l’Éducation, ils nous disaient : “Je veux que les décisions se rapprochent des gens qui connaissent les élèves par leur nom.” On est loin de ça avec Bernard Drainville », déplore Mme Massé.

Course au poste de co-porte-parole

Même si le Conseil national du parti doit porter sur la tournée des régions, les militants risquent de « jaser » davantage de la course au poste de co-porte-parole féminine du parti, a reconnu Mme Massé, qui quittera son poste à l’automne et passera le flambeau « sans tristesse ».

Cette course n’est pas encore officiellement lancée, mais déjà trois femmes ont annoncé leur intention d’y participer. La députée de la circonscription montréalaise de Mercier, Ruba Ghazal, la députée de Sherbrooke Christine Labrie et l’ex-députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien tenteront leurs chances.

« Ces femmes-là vont être présentes en fin de semaine, les membres vont les rencontrer. C’est très positif, car cette course, c’est un moment précieux dans le développement de notre parti. Je m’en vais, et ça ne tombe pas à plat », a dit Mme Massé.

Dans le contexte, est-ce que les membres du parti devraient choisir une représentante qui n’est pas montréalaise ? « Les membres feront leur choix en cours de route. Est-ce que ça fera partie de leur analyse ? Certainement. Est-ce que c’est juste les gens des régions qui peuvent parler des régions ? Je ne crois pas. J’ai hâte qu’elles commencent à parler de leur vision, et qu’elles voient le développement de Québec solidaire », a dit Mme Massé.

Elle souligne que le parti aura « 18 ans en février » et que les candidates devront expliquer « comment faire en sorte que Québec solidaire arrive à son grand objectif, gouverner le Québec ».