(Ottawa ) Le Parti libéral du Canada a facilement remporté la victoire dans les circonscriptions de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount et de Winnipeg–Centre-Sud lors des élections partielles qui ont eu lieu lundi.

Ce qu’il faut savoir

  • Des élections partielles avaient lieu dans quatre circonscriptions au pays.
  • Le Parti libéral et le Parti conservateur ont conservé leurs sièges.
  • Le chef du Parti populaire, Maxime Bernier, mord la poussière dans Portage-Lisgar.

Comme prévu, le Parti conservateur a pour sa part réussi à conserver les deux autres circonscriptions où les électeurs étaient conviés aux urnes, soit Portage-Lisgar et Oxford. Mais la victoire a été moins convaincante dans cette dernière circonscription située en Ontario, pourtant considérée comme un fief conservateur depuis plusieurs années.

Dans la circonscription montréalaise de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount, la victoire de la candidate libérale Anna Gainey, fille de l’ancien joueur du Canadien de Montréal Bob Gainey, a été rapidement confirmée. Au moment d’écrire ces lignes, Mme Gainey recueillait près de la moitié des suffrages (48,4 %), tandis que trois candidats – le cochef du Parti vert, Jonathan Pedneault, le néo-démocrate Jean-François Fillion et le conservateur Mathew Kaminski – se disputaient la deuxième place avec environ 14 % des voix chacun.

Mme Gainey, qui a été présidente du Parti libéral du Canada et a déjà travaillé pour des ministres de l’ancien gouvernement libéral de Paul Martin, fera donc son entrée à la Chambre des communes et succédera à Marc Garneau, ancien ministre des Affaires étrangères qui a quitté la vie politique en mars.

Dans Winnipeg–Centre-Sud, où un nombre record de 48 candidats briguaient les suffrages, le libéral Ben Carr n’a eu aucune difficulté à s’imposer. Fils de l’ancien ministre Jim Carr, décédé en décembre dernier, M. Carr récoltait près de 52 % des voix au moment d’écrire ces lignes. Le candidat conservateur Damir Stipanovic était bon deuxième avec seulement 23,6 % des voix, tandis que la néo-démocrate Julia Riddell arrivait troisième avec 17,8 %.

Dans l’autre circonscription manitobaine de Portage-Lisgar, le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, a mordu la poussière pour une troisième fois depuis qu’il a lancé son parti en 2018. Il n’a récolté que 18,2 % des suffrages, loin derrière le candidat conservateur Branden Leslie, qui a filé vers la victoire avec 63,6 % des voix. Au dernier scrutin fédéral, le candidat du Parti populaire du Canada dans cette circonscription avait obtenu le meilleur résultat de son parti au pays en récoltant 22 % des suffrages.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le chef du Parti populaire du Canada et candidat défait dans Portage–Lisgar, Maxime Bernier

C’est dans la circonscription d’Oxford que la lutte a été la plus serrée. Le candidat conservateur Arpan Khanna a été élu avec 42,2 % des suffrages, suivi de près par le candidat libéral David Hilderley, qui a obtenu 36,4 %. Le député sortant de cette circonscription, Dave MacKenzie, a causé une surprise en donnant son appui au candidat libéral, furieux de voir que sa fille Deb Tait a perdu l’assemblée d’investiture et que le parti a parachuté un candidat ayant peu de liens avec la circonscription.

Les résultats de ces élections partielles ne risquaient pas de mettre en cause les forces en présence dans la capitale fédérale. Minoritaire aux Communes, le Parti libéral détient maintenant 158 sièges, le Parti conservateur, 117 sièges, le Bloc québécois, 32 sièges et le Nouveau Parti démocratique, 25 sièges. Le Parti vert détient deux sièges, et on dénombre trois députés indépendants.

D’autres élections partielles à venir

Dimanche, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la tenue d’une autre élection partielle qui aura lieu le 24 juillet dans la circonscription de Calgary-Heritage, en Alberta. Cette circonscription est vacante depuis la démission du député conservateur Bob Benzen en décembre dernier. M. Trudeau n’a pas déclenché cette élection partielle en même temps que celles qui se sont tenues lundi parce que des élections provinciales ont récemment eu lieu en Alberta.

Les électeurs de la circonscription de Durham, en Ontario, perdront aussi leur député d’ici la fin de la semaine. L’ancien chef du Parti conservateur Erin O’Toole avait annoncé au printemps qu’il quitterait son poste à la fin de la présente session parlementaire, le 23 juin. M. Trudeau devra donc déclencher une élection partielle dans cette circonscription au cours des prochaines semaines.

Dans un discours d’adieu qu’il a prononcé la semaine dernière à la Chambre des communes, M. O’Toole a lancé une mise en garde bien sentie au sujet des dangers que représentent les médias sociaux pour la démocratie canadienne.

« Nous devenons des élus qui jugent notre valeur en fonction du nombre de mentions “j’aime” sur les médias sociaux, au lieu du nombre de vies que nous changeons dans le vrai monde. La politique-spectacle alimente la polarisation, l’étalage de vertu remplace la discussion, et bien trop souvent, nous utilisons la Chambre pour générer des extraits vidéo plutôt que pour entamer des débats nationaux », a déclaré M. O’Toole sur un ton solennel.

« Les médias sociaux n’ont pas construit ce grand pays, mais ils commencent à détruire sa démocratie », a-t-il aussi affirmé.