(Québec) Le député de Laurier-Dorion Andrés Fontecilla se range derrière sa collègue Ruba Ghazal dans la course au poste de co-porte-parole de Québec solidaire et estime que les immigrants et les enfants d’immigrants soutiendront également cette « enfant de la loi 101 ».

« De par l’ensemble de la personnalité de Ruba, et son discours, je pense qu’elle est en mesure d’aller chercher beaucoup d’appuis chez les délégués qui ne sont pas nés ici, qui sont issus de l’immigration », affirme-t-il en entrevue.

M. Fontecilla a décidé d’appuyer Mme Ghazal en raison de sa personnalité, de son passé et de son positionnement politique. La députée de Mercier, en axant son discours sur l’indépendance, le nationalisme et la protection de la langue française, pourrait permettre à Québec solidaire de faire des gains en région et dans les villes de banlieue, croit-il.

« Ruba est issue de l’immigration, une fière Palestinienne, enfant de la loi 101, elle a embrassé le Québec, son histoire, son peuple, sa culture, son territoire et son projet d’émancipation d’indépendance. Ça parle aux gens. Les gens des régions pensent en termes d’avenir de la nation québécoise. Ruba peut leur parler. Ça ne se résume pas en un discours régionaliste », a dit M. Fontecilla.

Deux autres candidates sont en lice pour remplacer Manon Massé au poste de co-porte-parole féminine de Québec solidaire : Émilise Lessard-Therrien, ex-députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, et Christine Labrie, députée de Sherbrooke.

M. Fontecilla estime qu’il est simpliste de faire une simple adéquation entre la provenance d’un député et sa capacité à attirer des votes en région.

Plateau Mont-Royal

« Ça peut paraître paradoxal, mais il faut se méfier des étiquettes. Je suis convaincu que les gens des régions pensent surtout en termes d’avenir de la nation francophone. Qui est en mesure d’interpeller le plus ces gens-là ? Ça peut être une fille du Plateau Mont-Royal », laisse tomber M. Fontecilla.

C’est aussi le pari de Ruba Ghazal, qui souligne que François Legault et certains de ses ministres ne résident pas dans les circonscriptions qu’ils représentent. Ce n’est pas parce qu’ils habitent « Outremont ou L’Île-des-Sœurs » que ça les empêche d’avoir du succès partout au Québec. « C’est l’offre politique qui est importante, pas juste l’adresse. C’est ça que j’ai envie de faire : c’est d’apporter un discours national qui parle à l’ensemble des Québécois. »

Ça leur plaît qu’une fille comme moi, née ailleurs, qui est arrivée au Québec ne parlant pas le français, qui l’a appris dans une classe d’accueil, porte le Québec et l’aime comme n’importe qui pourrait l’aimer.

Ruba Ghazal

Mme Ghazal estime aussi que Québec solidaire a fort à gagner à parler davantage d’indépendance et de nationalisme, en ne laissant pas toute la place à ce qu’elle appelle la « droite identitaire ». « La droite identitaire, les autres partis qui portent l’indépendance, ont un petit peu jeté la serviette par rapport aux immigrants et leurs enfants […] que ce soit le nationalisme à la CAQ, que ce soit le PQ, ils ont jeté la serviette par rapport aux immigrants », affirme-t-elle.