(Ottawa) Le Canada impose de nouvelles sanctions contre des personnes et des entités russes qui sont accusées de soutenir l’invasion de l’Ukraine par Moscou, mais aussi la violence de mercenaires en Afrique.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre 38 personnes et 25 entités russes. La liste se concentre sur le groupe paramilitaire Wagner, qui a déployé des combattants en Ukraine et dans des pays d’Afrique.

Les sanctions visent également les industries russes du nucléaire et des drones, ainsi que des artistes et entités du milieu culturel, en réponse aux attaques de ce pays contre les sites nucléaires et culturels de l’Ukraine, et aux tentatives du Kremlin pour « russifier » la culture ukrainienne.

Affaires mondiales précise dans un communiqué que ces nouvelles sanctions visent aussi cette fois « des chanteurs, des acteurs et des cinéastes russes, ainsi que des entités et de hauts fonctionnaires du secteur culturel russe, tels que le ministre de la Culture et les responsables des principaux musées ».

Parmi les personnes ajoutées à la liste lundi figurent la chanteuse pop Zara et l’actrice Maria Choukchina, ainsi que le média Readovka et des opérateurs de réseaux mobiles.

Les personnes sanctionnées ne peuvent pas avoir de relations d’affaires avec des Canadiens ni voyager au Canada.

Des députés français ont demandé à l’Union européenne d’ajouter le groupe Wagner à sa liste d’entités terroristes, après que des pays comme la Lituanie ont appliqué leurs propres étiquettes nationales au groupe.

Les conservateurs aux Communes avaient demandé à Ottawa d’inscrire le groupe Wagner sur la liste canadienne des « organisations terroristes », mais de hauts fonctionnaires ont témoigné en juin que cette mesure pourrait rendre plus difficile la poursuite au pénal de la Russie pour crimes de guerre.

La directrice politique à la sécurité internationale d’Affaires mondiales Canada a fait valoir qu’une désignation terroriste différencierait les activités du groupe Wagner de celles du Kremlin, bien que l’entreprise soit profondément liée à Moscou. « Si nous avons du mal à associer les actions de Wagner à l’État russe, il sera plus difficile de tenir le président (Vladimir) Poutine responsable de ces atrocités », a témoigné Heidi Hulan.

« Je suis en contact régulier avec le Royaume-Uni et les États-Unis sur une grande variété de questions, a-t-elle déclaré. Nous avons discuté de Wagner. Je peux dire au comité qu’aucun de ces collègues n’a évoqué avec moi l’intention d’inscrire Wagner comme une entité terroriste. »