(Montréal) En pleine rentrée parlementaire, le premier ministre François Legault a voulu donner du rythme aux négociations dans le secteur public en rencontrant la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), hier, à Montréal. Derrière des portes closes, il s’est engagé en compagnie de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, à augmenter la cadence afin d’en venir à une entente « rapidement » avec les infirmier(e)s et le personnel en santé.

« Ce n’est pas vrai que rien n’avance, mais ça pourrait aller plus rapidement », a concédé la ministre LeBel, lors d’une mêlée de presse, à la sortie de la discussion qui a duré une heure.

La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé, Julie Bouchard, a rappelé que l’objectif premier de la rencontre était d’accélérer les travaux à la table des négociations.

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La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé, Julie Bouchard

« C’était stagnant dans les dernières semaines. Et on a eu l’engagement que les travaux allaient être à la hauteur des attentes face aux conditions de travail actuelles », a-t-elle déclaré, se disant plutôt satisfaite, mais réitérant que tous les moyens de pression demeurent envisageables à l’heure actuelle. Même le recours à la grève.

La FIQ, qui ne fait pas partie du front commun syndical, a déposé ses demandes en novembre 2022. Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars dernier. La Fédération représente plus de 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes. Au début de l’été, le Tribunal administratif du travail a rendu des décisions touchant les services essentiels à maintenir en cas de grève du personnel en soins.

« Une négociation, une fois par semaine, c’est nettement insuffisant. Nous sommes prêts à négocier deux, trois jours semaine, cinq s’il le faut », a ajouté la dirigeante de la Fédération.

Mais, selon le bras droit du premier ministre dans les négociations, Sonia LeBel, la rencontre a vraiment permis d’aborder positivement des sujets centraux, notamment la réforme de la santé (projet de loi 15), les ratios avec le patient, la conciliation travail-famille et le recours à de la main-d’œuvre indépendante (agences). Elle estime que les deux parties sont sur la même longueur d’onde.

« On ne peut pas former une infirmière en 24 h, ça prend du temps, on a mis en place des incitatifs, mais ça va prendre un certain temps avant d’en voir les fruits. Donc, il faut trouver une façon de maximiser les ressources. Par exemple, les quarts de soir, de nuit et les week-ends sont difficiles à combler. Nous croyons que nous sommes capables de trouver des solutions pour une meilleure conciliation. »

Cette rencontre survient quelques jours après le « sit-in » d’un groupe d’infirmières du bloc opératoire de l’Hôpital Fleurimont, à Sherbrooke, pour protester contre un changement annoncé dans les quarts de garde. Un évènement démontrant le ras-le-bol des infirmières, selon la FIQ. Et qui a d’ailleurs dû se régler devant le Tribunal administratif du travail (TAQ).

Interrogée à savoir si l’évènement avait poussé Québec à accélérer la négociation avec la FIQ, la ministre LeBel a répliqué que « ça leur appartient les moyens de pression ».

Avec La Presse Canadienne