(Québec) C’est à Québec « de choisir » le nombre d’étudiants étrangers qui fréquenteront les établissements d’enseignement québécois a prévenu François Legault. Le premier ministre répondait au gouvernement Trudeau qui évalue la possibilité d’en accueillir moins pour alléger la crise du logement.

« Une chose qui est sûre, c’est que la réponse va venir de Québec pas d’Ottawa », a lancé le premier ministre lors d’une mêlée de presse, mercredi. François Legault, qui a dans sa ligne de mire de freiner le déclin du français au Québec, a rappelé que son ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, élabore un plan pour y arriver.

« On regarde, que ce soit pour les étudiants ou les immigrants temporaires en général, [si] on doit mettre des mesures additionnelles. […] C’est certain que moi je suis déterminé à stopper le déclin du français au Québec, à prendre des mesures nécessaires pour stopper le déclin du français au Québec », a-t-il expliqué, réaffirmant que ce sera « au gouvernement du Québec de choisir ».

M. Legault réagissait aux propos de ministres fédéraux qui ont indiqué envisager de plafonner le nombre de visas octroyés à des étudiants étrangers afin de notamment pallier à la crise du logement. « Il y a plusieurs éléments qu’on regarde, notamment un plafond. […] C’est quelque chose qu’on va voir en profondeur », a déclaré mardi le nouveau ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller.

M. Miller a expliqué qu’environ 700 000 étudiants sont présentement détenteurs d’un visa d’étudiant étranger. « C’est un chiffre énorme », a-t-il lancé, en marge de la retraite du cabinet fédéral à Charlottetown. « Ce sont pour la grande partie des gens qui viennent étudier, apprendre au Canada, peut-être bénéficier au pays à long terme, mais le volume, ça a eu un impact sur le logement en particulier. »

Cette hypothèse qui a rapidement rebondi mercredi à Québec.

Tout ce que je peux vous dire c’est que ça reste quand même l’éducation et l’enseignement supérieur de compétence exclusive de la province au Québec alors que je pense qu’on va prendre nos décisions pour déterminer le nombre d’étudiants qu’on doit accueillir ou non.

la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry

La ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, a tenu des propos similaires : « C’est au Québec de décider en ce qui a trait à l’éducation et c’est ce qu’on fait, on s’assure de mener la barque en matière d’éducation », a-t-elle lancé à son arrivée au Conseil des ministres. Les étudiants étrangers sont une clientèle considérable pour bon nombre d’universités et de cégeps, notamment en régions.

« C’est important les étudiants étrangers pour le Québec parce que ce sont des étudiants francophones […] je dirais que l’immigration francophone passe beaucoup par les étudiants, c’est important pour les établissements d’enseignement ici au Québec », a souligné pour sa part la ministre des Relations internationales, Martine Biron.

La réforme de Christine Fréchette en immigration prévoit des modifications au Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Désormais, les étudiants étrangers qui terminent leurs études au Québec dans un programme enseigné en français pourront postuler au programme. Le gouvernement veut également augmenter le nombre d’étudiants étrangers dans les cégeps et universités francophones.

Avec La Presse Canadienne