(Québec) La lutte qui s’est ouverte mercredi dans Jean-Talon n’est pas « à armes tout à fait égales », croit Paul St-Pierre Plamondon, qui prévient déjà les électeurs que du « personnel politique rémunéré par l’Assemblée nationale ou la CAQ » frappera à leur porte.

« Si vous habitez Jean-Talon, attendez-vous à voir du personnel rémunéré par l’Assemblée nationale ou la CAQ faire du porte-à-porte », a lancé le chef du Parti québécois, mercredi. Signe que la partielle est officiellement déclenchée, Paul St-Pierre Plamondon s’est déplacé en après-midi au marché public de Sainte-Foy, où il est allé à la rencontre des électeurs en compagnie de son candidat, l’avocat Pascal Paradis.

Du même souffle, il a ajouté qu’il faudrait « peut-être » mieux encadrer l’implication du personnel politique lors d’une élection. « Il y a toujours eu une ambiguïté, c’est un sujet qui est récurrent. On ne peut pas empêcher les gens, en dehors de leur travail de faire quelque chose qui leur tente. En même temps, si tu as une dépendance financière ou un lien d’emploi… bref, je ne veux pas embarquer [là-dedans] », a-t-il dit.

« Ce que je dis, c’est attendez-vous à ce qu’il y ait des dizaines, voire des centaines de gens liés à la CAQ qui fassent campagne », a ajouté M. St-Pierre Plamondon, en lançant un appel aux bénévoles. « Venez nous aider, venez faire du porte-à-porte, venez faire toutes sortes de choses […] Je le dis parce qu’on a besoin d’aider », a-t-il ajouté en ne précisant pas l’état actuel des troupes péquistes dans Jean-Talon.

Il a cité l’élection partielle dans Marie-Victorin, à Longueuil, où des ministres influents de la CAQ ont notamment fait campagne aux côtés de leur candidate, Shirley Dorismond, qui a été élue.

La circonscription de Jean-Talon, laissée vacante avec le départ de la caquiste Joëlle Boutin, n’a jamais été aux mains du Parti québécois. Elle a toujours appartenu aux libéraux avant que la CAQ y fasse une percée, lors d’une élection partielle, en 2019. Cette fois, les électeurs iront aux urnes le 2 octobre. (1) Les sondages laissent entrevoir à ce stade-ci une lutte à deux entre la CAQ et le Parti québécois.

Peu convaincu par les propos de M. Legault

Le chef Paul St-Pierre Plamondon s’est dit peu convaincu par les propos de François Legault qui a défendu avec vigueur son intégrité mardi dans le contexte où le candidat péquiste Pascal Paradis affirme que l’entourage du premier ministre lui a assuré avant le scrutin général de 2022 que le projet de troisième lien autoroutier serait abandonné, malgré les engagements de la Coalition avenir Québec (CAQ).

« Jamais, je ne serais capable de prendre un engagement en sachant que je ne le tiendrais pas. À l’âge que j’ai, l’honnêteté, c’est la valeur la plus importante », a déclaré le premier ministre mardi lors de la présentation de sa candidate dans Jean-Talon, l’avocate Marie-Anik Choiry.

Mercredi, M. St-Pierre Plamondon avait une liste toute prête d’engagements qu’il estime que le gouvernement Legault a rompu, citant en exemple la réforme du mode du scrutin ou la livraison des maternelles 4 ans. « Je laisse les gens juger du nombre important d’engagements qui n’ont fait l’objet d’aucun suivi ou d’un revirement complet », a-t-il dit.

Pascal Paradis a de son côté maintenu sa version des faits. « Ce que monsieur Legault dit, ça lui appartient. Ce qui s’est passé dans les arcanes du parti, ça lui appartient. Moi, je sais ce qu’on m’a dit à moi […] Et ce n’est pas une question d’interprétation », a-t-il réitéré devant le journaliste.