Les Québécois doivent se préparer à voir les projets de barrages électriques se multiplier avec Michael Sabia à la tête d’Hydro-Québec, a averti vendredi François Legault.

La société d’État a des projets majeurs plein la planche à dessin afin d’attirer les industries énergivores qui veulent verdir leur production.

« On n’a pas fait beaucoup de grands travaux chez Hydro-Québec dans les 25 dernières années, a dit le premier ministre. Mais, préparez-vous. Michael [Sabia] travaille très, très fort. Il va y avoir beaucoup d’annonces pour des barrages, upgrader des barrages, de l’éolien. »

La capacité de production électrique propre, « c’est un gros avantage qu’on a pour faire le rattrapage économique qu’on doit faire », a dit M. Legault. Il a affirmé qu’il fallait convaincre les grandes entreprises automobiles d’acheter des batteries, de l’aluminium et de l’acier vraiment « verts », produits avec l’hydroélectricité québécoise.

M. Legault prenait la parole dans le cadre de l’inauguration de l’édifice Hélène-Desmarais de HEC Montréal, un nouveau pavillon situé au centre-ville. Les lieux seront consacrés à la formation continue destinée aux cadres ayant déjà entamé leur carrière. Ouvert depuis la fin du mois d’août, l’édifice accueille déjà 3200 étudiants et 225 employés. Le gouvernement du Québec a contribué à hauteur d’un peu plus de 100 millions.

« Un certain nombre de nouveaux barrages »

Après l’évènement, en point de presse, le premier ministre a affirmé qu’Hydro-Québec « regarde un certain nombre de nouveaux barrages ». La société d’État cherche aussi à rehausser la capacité de production de la centrale de Churchill Falls, au Labrador, ainsi que de certaines de ses propres installations, a-t-il dit, ajoutant que la construction d’un nouveau barrage sur la rivière Petit-Mécatina, dans la Basse-Côte-Nord, était déjà à l’étude. L’éolien fait aussi partie des plans.

« Il faut choisir les meilleurs projets », a-t-il dit.

On a beaucoup de projets sur la table. Ça va nous prendre beaucoup d’électricité et les projets qui vont être choisis, ça va être ceux qui rapportent le plus à l’économie, aux Québécois, à ceux qui veulent des jobs payantes. Et qui permettent de décarboner le Québec le plus possible.

François Legault

François Legault a souligné que beaucoup de ces projets devront faire l’objet de négociations avec les Premières Nations. « Nous sommes prêts ! », lui a répondu Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, sur les réseaux sociaux.

Le chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale, Marc Tanguay, a pour sa part critiqué le premier ministre.

« Où est la vision, où est-ce qu’on s’en va ?, a-t-il écrit. Avant de donner le feu vert à “un certain nombre de nouveaux barrages”, peut-on mettre sur pied une discussion nationale sur notre avenir énergétique avec les experts, les communautés et les Québécois ? »