(Québec) Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a refusé mardi de débattre d’une motion dénonçant la tenue du congrès mondial du pétrole à Calgary, en Alberta.

L’événement, qui réunit les plus grandes multinationales pétrolières de la planète, a lieu alors que le premier ministre François Legault est à New York à l’occasion du Sommet sur l’ambition climatique de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Le sommet de l’ONU insistera notamment sur l’urgence de sortir des énergies fossiles.

Mardi, le leader adjoint du gouvernement, Mathieu Lévesque, s’est levé en Chambre pour bloquer la motion présentée par la députée de Québec solidaire (QS) Alejandra Zaga Mendez avec l’appui du Parti québécois (PQ).

La motion demandait à l’Assemblée nationale qu’elle « déplore la tenue du congrès mondial du pétrole qui se tient à Calgary du 17 au 21 septembre 2023 ».

Elle soulignait que deux motions avaient déjà été adoptées par l’Assemblée nationale « exigeant du gouvernement fédéral d’interrompre toute subvention aux entreprises pétrolières et gazières avec l’argent des Québécois ».

Enfin, la motion de Mme Zaga Mendez dénonçait « la participation financière du gouvernement fédéral dans le congrès mondial du pétrole ».

Tout comme la CAQ, le Parti libéral du Québec (PLQ) a refusé mardi d’appuyer la motion.

Les libéraux ont plus tard expliqué leur position en déclarant que QS « s’éloignait du nœud du problème en voulant déplorer la tenue d’un congrès à Calgary ».

« Nous appuyons l’élimination de toute subvention et aide financière aux entreprises pétrolières et gazières. […] C’est ça l’enjeu », a affirmé l’attaché de presse Maxime Doyon.

Pour sa part, la CAQ affirme avoir proposé plusieurs amendements à la motion, dans le souci de respecter les compétences de l’Alberta, mais QS les a rejetés.

« Nous croyons fermement dans le respect des champs de compétence des autres provinces et nous n’avons pas à utiliser l’Assemblée nationale pour faire la leçon aux autres », a fait savoir le gouvernement, mardi soir.

Plusieurs cabinets ministériels étaient interpellés par cette motion.

« Le Québec est un précurseur mondial sur l’interdiction de l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Nous préférons l’approche de prôner par l’exemple », a-t-on ajouté.

En 2018, M. Legault avait semé la grogne en Alberta après qu’il eut qualifié le pétrole albertain d’« énergie sale ». Il s’était fait rabrouer par la première ministre albertaine de l’époque, Rachel Notley.

Des appels au boycottage des produits québécois avaient également été lancés.