(Ottawa) Le chef conservateur n’a pas offert de non catégorique mardi à la création d’un programme d’assurance-médicaments. Pierre Poilievre estime qu’il faut analyser la question. Il s’en est pris de nouveau aux déficits du gouvernement Trudeau et leur impact sur la hausse des prix. Le taux d’inflation est monté à nouveau en août et se situe désormais à 4 %, selon les dernières données de Statistique Canada.

« C’est facile de dire : on ne va pas créer des programmes. On veut réduire le coût du gouvernement », a-t-il répondu en point de presse mardi lorsqu’il s’est fait demander s’il financerait un programme d’assurance-médicaments national et universel.

Le gouvernement compte déposer un projet de loi cet automne pour jeter les bases d’un tel programme. « Ce sera une avancée majeure dans l’histoire de ce pays », avait affirmé la leader du gouvernement en chambre, Karina Gould, lors de la rentrée parlementaire la veille. Elle avait appelé tous les partis à collaborer.

« Est-ce que ça va enlever la couverture que les Canadiens ont déjà ? », a demandé M. Poilievre en soulignant qu’une majorité de Canadiens dispose déjà d’une forme d’assurance pour payer leurs médicaments.

« Un programme national, est-ce que ça va forcer les employeurs à annuler ces programmes-là pour ces employés ? »

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) presse le gouvernement de créer un programme national et universel d’assurance-médicaments dont le coût net s’élèverait à 19,3 milliards, selon une étude réalisée en 2017 par le directeur parlementaire du budget. Cette demande fait partie de l’entente conclue avec les libéraux pour leur permettre de gouverner comme s’ils étaient majoritaires jusqu’en 2025.

Le chef conservateur s’en est pris aux deux partis. « Après huit ans de Trudeau et du NPD, tout coûte plus cher. Le travail ne paie pas. Le logement coûte le double et ça empire chaque jour », a-t-il affirmé en anglais. En français, il s’est plutôt attaqué au Bloc québécois et à la taxe sur le carbone.

« Ce qui est le plus terrifiant, c’est que l’inflation que Trudeau a fait gonfler va mettre plus de pression sur la Banque du Canada pour augmenter encore davantage le taux directeur à un moment où les Canadiens sont les plus endettés de tout le G7 », a-t-il ajouté.

Pierre Poilievre n’a pas répété sa menace de congédier le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, comme il l’avait fait en juillet. Il l’a plutôt cité, cette fois. « Comme le dit le gouverneur de la Banque du Canada, c’est des facteurs [intérieurs] qui causent l’inflation », a-t-il dit.

Il promet d’éliminer le déficit en coupant notamment la Banque d’infrastructure et l’application ArriveCan. Le dernier budget fédéral prévoit un déficit de 40 milliards cette année qui diminuerait graduellement pour s’établir à 14 milliards dans cinq ans.

Le chef conservateur veut également instaurer un cran d’arrêt sur les nouvelles dépenses avec une législation qui forcerait le gouvernement à trouver un dollar d’économie pour chaque dollar de nouvelle dépense.