(Québec) Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, concède que sa formation politique n’est plus un gouvernement en attente aux yeux des Québécois. Il mise sur la course à la direction du parti pour se sortir du creux historique dans lequel l’opposition officielle s’enlise face à l’électorat.

Face à des résultats désastreux lors de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon à Québec, M. Tanguay joue la carte de la franchise. « On va appeler un chat un chat, c’est une défaite. On aurait espéré et voulu mieux », a-t-il dit.

Lundi, sa candidate Élise Avard Bernier a terminé en 4e position des votes exprimés en récoltant un peu moins de 9 % des suffrages, derrière le péquiste et nouveau député élu Pascal Paradis (44 %), la caquiste Marie-Anik Shoiry (21 %) et Olivier Bolduc de Québec solidaire (17 %). Les conservateurs d’Éric Duhaime ont obtenu 6 % des votes.

Dans une mêlée de presse au Parlement, mardi, le chef libéral a affirmé que sa formation politique « a beaucoup de chemin à parcourir pour être le gouvernement en attente ». Selon lui, la course à la direction du parti, dont les règles doivent être annoncées à la mi-octobre à Drummondville, sera fondamentale pour la relance des libéraux. D’ici là, « nous sommes l’opposition officielle », a dit M. Tanguay.

Le chef par intérim du PLQ, qui a déjà annoncé qu’il ne sera pas de la ligne de départ pour remplacer l’ex-cheffe Dominique Anglade, voit dans la victoire de Pascal Paradis et du Parti québécois une contribution libérale, a-t-il ajouté. Comment ?

« Le fait que la population de Jean-Talon voulait d’abord et avant tout se débarrasser de la Coalition avenir Québec […], je pense que ça démontre aussi le travail que l’opposition officielle a fait dans la dernière année pour démontrer que c’est un gouvernement brouillon », a affirmé M. Tanguay.

Un test de leadership pour Nadeau-Dubois ?

De son côté, le chef parlementaire de Québec solidaire (QS) et co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, ne croit pas que les résultats décevants de sa formation politique le replongent dans une réflexion sur sa capacité à mener ses troupes vers des victoires. Après tout, a-t-il martelé mardi, QS a tout récemment remporté une élection partielle dans la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne, à Montréal, où Guillaume Cliche-Rivard a succédé à la libérale Dominique Anglade après sa démission.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois

« La page est tournée. Moi, je suis optimiste pour la suite des choses pour Québec solidaire. On a un congrès qui s’en vient, qui, je pense, va être extrêmement mobilisant parce qu’on va choisir les membres qui vont choisir la personne avec qui je vais maintenant partager le rôle de porte-parole », a dit M. Nadeau-Dubois. Ce dernier assure qu’il sera candidat lors de l’élection de 2026.

Selon lui, les mauvais résultats de Québec solidaire dans Jean-Talon, alors que le parti est passé de la deuxième place dans les suffrages en 2022 à la troisième place en 2023, s’expliquent par la sortie de vote insuffisante des jeunes.

« Il faut qu’on soit capable de construire des ponts vers les autres générations. C’est pour ça qu’on va continuer à marteler sur les enjeux qui sont justement importants pour toutes les générations, notamment la question du coût de la vie », a dit M. Nadeau-Dubois.