(Québec) Pour répondre au message cinglant envoyé par les électeurs de Jean-Talon lundi soir, François Legault doit au premier chef faire preuve de transparence au sujet du projet de tramway de Québec dont les coûts estimés ont grimpé, soutient Paul St-Pierre Plamondon.

En compagnie de son nouveau député Pascal Paradis, le chef péquiste s’est rendu mardi matin à l’intersection du boulevard Laurier et de l’autoroute Robert-Bourassa, près de Place Sainte-Foy, pour saluer et remercier les électeurs de passage au volant de leur véhicule à l’heure de pointe. « On a cherché un endroit où on rejoint le plus de monde possible. On a trouvé un terre-plein », a-t-il affirmé, rappelant qu’« il n’y a pas de station de métro » à Québec.

Le projet de tramway est d’ailleurs en tête de liste de ses priorités au lendemain de sa victoire décisive dans Jean-Talon, circonscription située au cœur du tracé.

Loin des positions « polarisantes » de Québec solidaire et du Parti conservateur dans ce dossier, « les gens ont encouragé un parti qui a pris une position beaucoup plus nuancée, beaucoup plus prudente », a-t-il soutenu.

En raison de « l’explosion des coûts » dont on ne connaît pas encore la valeur, « est-ce que, du côté du gouvernement, on prépare quelque chose qui n’a pas été mentionné pendant le scrutin et qui ressemble au troisième lien et à ce que moi, j’ai vécu dans l’est de Montréal [avec le REM] ? Ultimement, je pense que la Ville de Québec doit avoir son projet de transport structurant, et je vais refuser que Québec morde la poussière à nouveau ».

Selon lui, les électeurs de Jean-Talon « ont pris acte du manque de transparence dans le dossier du tramway, de la difficulté à se positionner dans ce dossier dans ces circonstances ».

S’il est sérieux dans son désir de « rétablir le lien de confiance » avec la population de Québec comme il l’a déclaré lundi soir, le premier ministre doit faire preuve de transparence, a-t-il insisté.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

François Legault

François Legault doit donner l’heure juste sur « les données, les coûts et les conséquences sur le tracé ». « Parce qu’on sait que la CAQ a déjà redessiné le tramway pour un petit dépassement de coûts », a rappelé le chef péquiste.

Le premier ministre doit « être transparent sur ce qui peut être divulgué sans causer de préjudices au processus ». « À tout le moins, l’intention du gouvernement peut être divulguée sans nuire à la Ville de Québec. Mais la vérité, c’est qu’on a obtenu zéro information. Je n’ai même pas été capable d’obtenir une réponse à savoir si [le gouvernement] veut aller de l’avant ou s’il a l’intention de modifier le projet à la lumière de la hausse des coûts. »

Le gouvernement doit mettre cartes sur table « le plus rapidement possible ». S’il attend après le 2 novembre, date limite du dépôt des propositions financières à la Ville de Québec pour le volet infrastructures du projet, « on continue de perdre du temps. Espérons qu’on ait un minimum de transparence du gouvernement maintenant que le scrutin est terminé », a dit Paul St-Pierre Plamondon.

Quant à savoir quelle est la facture maximale acceptable pour le PQ, « on va attendre que l’information soit transparente et disponible, et on va vous revenir avec quelque chose d’intelligent ». Il n’est pas question pour lui de faire de « numérologie » comme Québec solidaire et de « lancer des chiffres en l’air ».

En élisant un député péquiste, les électeurs de Jean-Talon ont à la fois voulu envoyer un message au gouvernement et reconnaître le bon travail du Parti québécois depuis un an, a analysé Paul St-Pierre Plamondon. Le chef péquiste exige aussi des autres partis qu’il accorde au PQ une question par jour en Chambre. La demande sera négociée entre les leaders parlementaires de chaque formation politique.

« C’est un élan pour continuer, un encouragement, a-t-il ajouté. Il y a encore beaucoup de travail devant nous », a-t-il dit.

Il s’agit à ses yeux de la « consécration » de la remontée du PQ que l’on observait depuis les élections générales. « C’est une victoire au-delà de nos espérances en termes d’appuis », a ajouté M. St-Pierre Plamondon.

Quatrième député péquiste à l’Assemblée nationale, Pascal Paradis considère que « le caractère positif et constructif » de sa campagne a été l’un des facteurs déterminants dans sa victoire décisive.