(Havre-Saint-Pierre) L’ex-premier ministre Jean Charest s’est dit « impressionné » par le rapport du comité sur la relance du Parti libéral du Québec (PLQ), qui représente « un travail de fond et de substance » nécessaire pour que son ancienne formation renoue avec des jours meilleurs.

« Je suis impressionné par le rapport qui a été rendu public aujourd’hui. Impressionné parce que c’est un travail de fond et de substance. C’est encore une fois fait avec une perspective de durée », a souligné l’ex-leader libéral en marge de l’inauguration du complexe de la Romaine, sur la Côte-Nord. M. Charest, qui avait procédé à la première pelletée de terre en mai 2009, a été invité par le gouvernement Legault.

« L’idée d’une nouvelle constitution du Québec, […] l’interculturalisme, la question d’une politique industrielle, je suis très impressionné », a énuméré M. Charest, dont le fils, Antoine Dionne Charest, est l’un des membres du comité de relance libéral. Ce comité, coprésidé par l’ex-sénateur et ancien éditorialiste à La Presse André Pratte et par la députée Madwa-Nika Cadet, a dévoilé jeudi son rapport.

Le document obtenu par La Presse mercredi évoque le projet d’une Constitution québécoise, recommande d’obtenir d’Ottawa le contrôle de l’immigration temporaire et propose de transformer le Sénat en Chambre des provinces. Sans renier son histoire et ses valeurs, « le Parti libéral du Québec doit mettre de l’avant un nationalisme audacieux, inclusif et rassembleur », écrit le comité dans son rapport.

Lisez l’article « Rapport du comité sur la relance du PLQ : un “projet d’affirmation” du Québec pour relancer le parti »

« L’approche libérale pour rassembler les Québécois repose sur quatre piliers : le français comme ciment de l’identité québécoise et de la cohésion sociale, l’interculturalisme comme modèle d’intégration et de vivre-ensemble, la laïcité libérale pluraliste et la recherche de partenariats avec les Premières Nations et les Inuit », résume-t-il. Le comité recommande d’opérer un virage plus nationaliste pour regagner l’électorat.

« Il y a là-dedans, et pas uniquement les francophones […], une volonté de mettre tous les Québécois sous un même toit et de travailler ensemble », a estimé M. Charest. Selon lui, son ancienne formation devra néanmoins franchir encore « plusieurs étapes » avant sa relance, mais ce rapport en fait partie.

J’y crois beaucoup, au Parti libéral du Québec, et sur l’échiquier politique, le Parti libéral du Québec a une place très importante pour la démocratie, c’est très sain.

Jean-Charest, ancien chef du PLQ

Appelé à réagir au rapport du PLQ jeudi, M. Legault a dit préférer ne pas commenter. Or, il n’a pu s’empêcher d’y aller d’une pique à l’endroit de ses adversaires : « Je ne veux pas commenter sur le Parti libéral du Québec, c’est des grands garçons qui sont capables avec André [Pratte] de se démerder. »

Prochain chef

Les troupes libérales se réuniront en conseil général ce week-end à Drummondville. Les règles encadrant la future course à la direction du PLQ seront alors dévoilées. Son fils, Antoine Dionne Charest, ferait-il un bon chef du PLQ ? « Il est déjà pas mal chef à la maison, je peux vous dire ça. Il a plus de talent que son père », s’est borné à dire M. Charest, sourire en coin.

Les aspirants à la succession de Dominique Anglade ne se bousculent pas au portillon. Seul le député Frédéric Beauchemin a manifesté son intérêt. Ce dernier a été exclu du caucus libéral il y a quelques jours d’ici la conclusion d’une enquête sur une plainte pour harcèlement psychologique déposée contre lui.

Avec Tommy Chouinard, La Presse, et La Presse Canadienne