(Ottawa) Une attention particulière a été apportée à la sécurité pour le congrès du Nouveau Parti démocratique (NPD) qui s’ouvre vendredi à Hamilton, en Ontario. Celui-ci se déroule dans un contexte tendu en raison de la guerre entre Israël et le Hamas ainsi que la polarisation du débat politique.

La sécurité des lieux et du chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, est assurée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Des gardiens de sécurité privés ont également été embauchés par le parti et des bénévoles sont postés aux entrées pour s’assurer que les gens qui tentent d’avoir accès aux étages du Centre des congrès de Hamilton où se déroule l’évènement sont bel et bien accrédités. Plus de 1200 délégués assistent à l’évènement.

Des responsables du parti n’ont pas voulu donner de détails sur la sécurité entourant le chef néo-démocrate Jagmeet Singh, sauf pour indiquer qu’elle n’avait pas été rehaussée en raison de la guerre entre Israël et le Hamas qui a éclaté samedi.

« Nous les rencontrons, ils nous donnent des conseils, déterminent son niveau de sécurité et nous prenons cela en compte », s’est contentée de dire sa cheffe de cabinet, Jennifer Howard, lors d’une séance d’information pour les médias.

M. Singh s’était fait invectiver par des manifestants en 2022 alors qu’il participait à évènement à Peterborough durant la campagne électorale ontarienne. Ils s’étaient approchés de lui en lui lançant des insultes et certains l’avaient suivi en lui faisant des doigts d’honneur jusqu’à ce qu’il monte dans une voiture.

Un ancien leader du Hamas, l’organisation qui a perpétré les de samedi attaques en Israël, a incité les musulmans du monde entier à manifester dans leurs pays respectifs vendredi, selon l’agence de presse Reuters.

30 minutes pour les résolutions d’urgence

Le parti a reçu de nombreuses résolutions d’urgence, dont au moins deux en réaction à la guerre entre Israël et le Hamas ont été présentées par des militants. Le débat sur ces résolutions a été repoussé à samedi et seulement 30 minutes y seront allouées. Les membres pourraient donc manquer de temps pour se prononcer tout en fonction de la tournure que prendront les échanges.

L’une est proposée par le caucus socialiste du NPD et l’autre par un groupe de militants juifs et palestiniens. Les deux résolutions demandent un cessez-le-feu et que de l’aide humanitaire soit acheminée dans la bande de Gaza. Aucune ne fait mention d’un apartheid imposé par Israël aux Palestiniens dans les territoires occupés, une formulation qui suscite la controverse.

« J’espère que les résolutions qui seront débattues refléteront cet équilibre que nous devons avoir, a souhaité la porte-parole en matière d’affaires étrangères du NPD, Heather McPherson. Comme néo-démocrate, nous devons insister sur le respect du droit international, insister sur la protection des civils que nous ne voyons pas chez aucun autre parti. »

Elle n’a pas voulu dire si elle croyait que l’État israélien contrevenait à l’heure actuelle au droit international. « En ce moment, nous demandons un cessez-le-feu et c’est le seul commentaire que je vais faire présentement », s’est-elle contenté de répondre.

Une autre résolution sur l’assurance médicaments a été priorisée par le parti et donc elle devrait faire l’objet d’un vote, selon l’association de circonscription d’Ottawa-Sud qui l’a présentée. Cette proposition, désormais appuyée par 28 présidents d’associations de circonscriptions, exige que Jagmeet Singh déchire l’entente conclue avec les libéraux de Justin Trudeau si leur projet de loi sur l’assurance médicaments ne prévoit pas la création d’un programme « universel, complet et entièrement public ».

Même si ces résolutions sont adoptées par les militants, M. Singh et son caucus de députés n’ont pas l’obligation de les appliquer. Elles peuvent toutefois les guider leurs prises de position.