L’ancien premier ministre du Québec et ex-chef du Parti québécois, Lucien Bouchard, ne partage pas l’avis de l’actuel dirigeant de la formation politique, Paul St-Pierre-Plamondon, au sujet du « un bond économique » qu’il est possible d’anticiper si la province proclame son indépendance.

« La souveraineté, c’est viable, mais ça va être difficile. Préparez-vous là. Au lendemain de l’accession à la souveraineté, comment les marchés de la monnaie vont réagir ? Qu’est-ce qui va arriver au dollar canadien ? Personne ne le savait, mais on sait que ça va être chaotique », a-t-il déclaré en entrevue avec l’actuel premier ministre, François Legault.

C’est du moins ce qui ressort d’un nouvel épisode de la série de balados Bonjour tout le monde du chef de la Coalition avenir Québec où ce dernier interroge des personnalités de son choix dans un format intime de face-à-face.

L’épisode, publié mardi, où François Legault rencontre celui qui l’a recruté en politique il y a maintenant plus de 25 ans, Lucien Bouchard, a été enregistré le 23 octobre dernier, a précisé le cabinet du premier ministre.

Ce jour-là, le Parti québécois présentait son budget de l’an un d’un Québec souverain, un document inspiré du même exercice qu’avait autrefois mené François Legault lorsqu’il était lui-même membre de la formation politique sous les ordres de Lucien Bouchard.

Optimiste, l’actuel chef de la formation politique, Paul St-Pierre Plamondon, avait alors affirmé qu’on « peut raisonnablement anticiper un bond économique suivant l’indépendance du Québec ».

Bien qu’il ne précise pas dans le balado Bonjour tout le monde s’il se prononce sur ce dossier, Lucien Bouchard y partage un point de vue bien différent.

« [À l’époque] moi je disais : ça va être difficile, il va y avoir des turbulences », rappelle-t-il, entre autres, au sujet de la période précédente au deuxième référendum du Québec, en 1995. Je disais ces choses-là puis tout le monde ne trouvait pas ça très très habile, mais je crois ce n’est une opération philosophique de gouverner. »

À noter que cet élan de l’ancien politicien qui a également cofondé le Bloc québécois ne prend pas sa source dans une question sur la souveraineté, mais plutôt d’une interrogation de François Legault à savoir s’il avait « trouvé ça dur, gouverner ».

L’actuel premier ministre du Québec avait lui aussi réagi à la publication du nouveau budget de l’an un du Parti québécois en affirmant que l’ascension du Québec au statut de pays mènerait à des « sacrifices » pour les Québécois, une situation difficile qui pourrait perdurer pendant des années.