(Ottawa) En dégringolade dans les sondages, les libéraux jettent les gants : dans une nouvelle publicité, ils retournent contre Pierre Poilievre une arme qui servait jusqu’à présent le chef conservateur : l’extrait où le leader de l’opposition confronte un journaliste en mangeant nonchalamment une pomme dans un verger.

Dans un montage de la vidéo en question, qui a fait le tour du web et qui a été reprise dans plusieurs médias internationaux campés à droite, les stratèges du Parti libéral établissent un lien explicite entre la rhétorique de Pierre Poilievre à celle de Donald Trump dans un montage.

La séquence s’ouvre avec la question du journaliste avec qui le chef conservateur a eu un échange corsé.

« Pourquoi les Canadiens devraient-ils voter pour vous compte tenu du fait que, vous savez, non seulement, vous avez une sorte de tendance idéologique à vous inspirer du manuel de stratégie de Donald Trump… », s’aventure-t-il avant de se faire couper la parole.

« De quoi parlez-vous ? Quelle page [du manuel] ? Quelle page ? Pouvez-vous me donner la page ? Donnez-moi la page », réclame-t-il à l’intention du journaliste qui, de guerre lasse, avait fini par changer l’angle de sa question.

Le Parti libéral a mis quelques jours à le faire, mais il est arrivé avec ses propres réponses.

Il les expose dans des séquences vidéo où l’on voit, tour à tour, Pierre Poilievre et Donald Trump tenir des propos quasi identiques, ou très similaires, sur une série d’enjeux, que ce soit sur les « fausses nouvelles », l’idéologie woke ou encore l’appui au convoi des camionneurs.

La publicité, d’une durée d’environ une minute, se termine sur un extrait où l’on voit Pierre Poilievre accuser un correspondant parlementaire d’être un « chahuteur libéral » lors d’un point de presse dans le foyer de la Chambre des communes.

« Dangereux pour la démocratie »

La stratégie publicitaire est loin de déplaire au ministre Marc Miller. « Je pense que les gens ont besoin de le voir tel qu’il est […] Je pense qu’il est très, très dangereux pour l’état de démocratie », a-t-il argué en point de presse, mardi.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’être constamment négatif, mais de montrer clairement aux Canadiens, d’une manière que nous n’avons pas utilisée ces derniers temps, qui est vraiment cette personne, et de ne pas se laisser berner par lui », a-t-il aussi affirmé.